Investing.com – Dans une note publiée aujourd’hui, la banque ABN AMRO (AS:ABNd) estime que les relations entre la Turquie et les Etats-Unis sont appelées à se détériorer davantage.
La banque rappelle que la détention du pasteur US Brunson en Turquie a entrainé des sanctions économiques US à l’égard d’Ankara, qui de son côté suit une ligne nationaliste, répondant coup pour coup en imposant des barrières douanières aux produits américains.
« Le cas est loin d’être résolu puisque la cour d’Izmir a formellement rejeté un appel pour libérer Brunson et lever son interdiction de voyager, dans un contexte où le Secrétaire au Trésor US Steven Munchin a annoncé que des sanctions supplémentaires sont déjà prêtes à être mises en place si Brunson n’est pas libéré » explique la banque.
« Les relations entre les USA et la Turquie seront également testées sur d’autres points prochainement, notamment en ce qui concerne le soutien américain aux Unités de Protection du Peuple Kurde (YPG), une organisation terroriste associée au PKK, selon Ankara » poursuit ABN AMRO.
« Deuxièmement, les achats par la Turquie de systèmes de défense anti-missiles russes S-400 défie les sanction américaines envers Moscou, et souligne le resserrement des relations entre la Turquie et la Russie. Troisièmement, les autorités US ont accusé la banque Turque Halkbank de violer les sanctions envers l’Iran. Enfin, il faut souligner que dans le pire des cas, la Turquie pourrait décider de fermer la base de l’US Air Force de Incirlik » ajoute la banque.
Sur les réseaux sociaux, la population semble favorable à cette éventualité. Aucune menace à ce sujet n’a été proférée par la Turquie, mais la situation pourrait changer si les Etats-Unis mettent en place de nouvelles sanctions, ce qui constituerait une très nette escalade dans les tensions entre la Turquie et les Etats-Unis.
Sur le Forex, on rappellera que ces tensions sont à l’origine d’une très forte baisse de la Livre Turque ces dernières semaines, ce qui laisse planer des risques de contagion dans la zone euro, plusieurs banques européennes étant très exposée en Turquie, dont les emprunteurs pourraient avoir des difficultés à rembourser les prêts contractés à l'étranger en raison de la chute de leur monnaie nationale.
A ce propos, ABN Amro s'attend à ce que les fuites de capitaux se poursuivent en Turquie, ce qui pourrait selon elle déboucher sur une chute supplémentaire de 20% de la Livre Turque, ce qui amènerait la paire USD/TRY vers 8.2000.