SAO PAULO (Reuters) - La Bourse de Sao Paulo et le réal ont chuté lundi en réaction à un sondage très favorable à la présidente sortante, Dilma Rousseff, à moins d'une semaine du premier tour de l'élection présidentielle.
Selon le sondage publié vendredi par l'institut Datafolha, Dilma Rousseff creuse son avance en tête des intentions de vote au premier tour, prévu dimanche prochain, et recueillerait 40% des suffrages, contre 37% il y a une semaine. Sa principale adversaire, l'écologiste Marina Silva, arriverait en deuxième position avec 27% (contre 30%).
Au second tour, Dilma Rousseff l'emporterait largement avec 47% des suffrages contre 43% pour Marina Silva.
Les investisseurs brésiliens, très critiques envers la politique de Dilma Rousseff, lui reprochent notamment les interventions répétées de l'Etat dans le secteur privé et des décisions parfois contraires aux intérêts des actionnaires minoritaires dans les groupes publics.
Le réal a cédé jusqu'à 2,54% dans la matinée à 2,478 réals pour un dollar, son niveau le plus faible depuis fin 2008, avant de limiter ses pertes à environ 1,1%. De nombreux traders estiment que la prime de risque du Brésil reculerait sous une nouvelle administration, ce qui permettra d'attirer les investissements étrangers et de soutenir le real.
"Si (l'avance de Dilma Rousseff) se confirme dans les prochains sondages, il n'y aura pas de limites pour le dollar", estime Mario Battistel, à la tête du trading de devises chez l'intermédiaire Fair, ajoutant que le réal pourrait passer la barre des 2,50 dollars à court terme.
A la Bourse de Sao Paulo, l'indice vedette Bovespa est tombé sous la barre des 55.000 points pour la première fois depuis mi-juillet, plombé par les groupes publics. Il reculait de 3,55% en début d'après-midi.
La compagnie pétrolière Petrobras, contrainte de vendre du carburant à perte pour tenter de contenir l'inflation, lâchait plus de 9%, en passe d'accuser son plus net recul sur un jour depuis novembre 2008. La compagnie nationale d'électricité Eletrobras chutait de près de 5%. En 2012, le groupe avait dû renouveler ses concessions de distribution d'électricité à des tarifs beaucoup moins avantageux, ce qui av lourdement pesé sur le titre.
La banque Banco do Brasil plongeait, elle, de plus de 6%. En 2012 également, le titre avait chuté après l'intervention du gouvernement qui l'avait obligée à baisser les taux de ses crédits pour relancer la consommation.
(Asher Levine, avec Walter Brandimarte et Bruno Federowski, Mathilde Gardin pour le service français, édité par Juliette Rouillon)