Investing.com – Après un soulagement hier grâce à la décision de S&P vendredi de ne pas dégrader la note de la dette de l’Italie, la question du budget italien, et des négociations avec l’UE à ce sujet, pèse de nouveaux sur les marchés ce mardi.
Le taux à 10 ans a en effet marqué un pic à 3.460% à la mi-journée, contre un creux à 3.266% hier après-midi. Le spread de taux Italie-Allemagne progresse lui aussi, repassant au-dessus du cap de 300 points de base, avec 308.3 ce matin.
En cause, on retrouve de nouvelles déclarations du gouvernement italien, qui confirme son intention de ne pas modifier son budget (et notamment son objectif de déficit budgétaire 2019), alors que la croissance italienne du T3 publiée ce matin a déçu les investisseurs, à 0% contre 0.2% anticipé, au plus bas depuis le T4 2014.
Cette piètre performance de la croissance en Italie va compliquer la tâche du gouvernement dans ses négociations avec l’UE, après que celle-ci lui ait demandé de revoir sa copie.
En effet, le budget 2019 de l’Italie table sur un déficit public de 2.4% du PIB, PIB qui est quant à lui prévu en hausse de 1.6% par le gouvernement italien.
Or, cette prévision, déjà considérée comme trop optimiste par le FMI et la plupart des économistes avant les chiffres du PIB publiés aujourd'hui, devient encore moins crédible avec l'annonce d'une croissance nulle pour le troisième trimestre.
Malgré tout, le gouvernement italien campe sur ses positions, et a une fois de plus précisé qu’il ne compte pas se plier à la volonté de l’UE, et que l’objectif de déficit public 2019 ne sera pas modifié, ce qu’a souligné le premier ministre Conte ce mardi, expliquant que la faible croissance au T3 était anticipée.
Le premier ministre délégué Salvini a lui aussi effectué une déclaration similaire, confirmant que « l’Italie va poursuivre comme prévu au sujet du budget », soulignant que les chiffres du PIB d’aujourd’hui constituent une raison de plus pour l’expansion budgétaire.
Cependant, il y a peu de chances pour que la Commission Européenne l’entende de cette oreille, et la croissance dégradée de l’Italie constituera sans doute à ses yeux une raison de plus de se montrer intransigeante dans son rejet des propositions budgétaires italiennes…