Investing.com – Renouvelant une fois de plus son avertissement à propos d’une crise économique massive et d’un risque d’hyperinflation, l’économiste Peter Schiff s’est exprimé dans l'émission Real America de Dan Ball, abordant notamment les récentes données sur l'emploi et de l'état du marché immobilier.
Soulignant un tweet dans lequel Schiff déplorait le 6 novembre que la dette US dépasse 33.700 milliards de dollars, en hausse de 700 milliards du 6 semaines, Dan Ball s’est demandé : "Comment puis-je garder la tête hors de l'eau avec tout ce pessimisme, pour l'amour de Dieu ?"
Or, Schiff a répondu que la situation est en réalité plus sombre que ne le suggèrent les gros titres.
Pour étayer son avis, il a souligné, en parlant du dernier rapport NFP, que si l’on « examine les 999 000 emplois créés dans le secteur privé (cette année), on s'aperçoit qu'il s'agit presque exclusivement d'emplois à temps partiel », soulignant qu’il « s'agit d'emplois mal rémunérés », et « attribués à des personnes qui avaient déjà un ou deux emplois », précisant que « le nombre d'Américains ayant plusieurs emplois a augmenté de près de 400 000, je pense, pour atteindre un nouveau record historique ».
Il a souligné que l'économie perdait des emplois dans l'industrie manufacturière et que les emplois à temps plein qu'elle a créé se trouvaient principalement dans le secteur public, ce qui alimente les déficits, et in fine la dette.
« Nous avons perdu 35 000 emplois dans l'industrie manufacturière » a souligné Schiff, ajoutant qu’en comparaison, « nous avons embauché 51 000 fonctionnaires qui sont venus s'ajouter à la masse salariale ».
Il a en effet estimé que les fonctionnaires « ne produisent rien d'autre que de la paperasserie » et qu’ils « sapent la croissance économique en conduisant « à des déficits plus importants et à plus d'inflation ».
Sur le sujet d’un potentiel krach du marché immobilier, Dan Ball a pris pour exemple le prix exorbitant des maisons à San Diego et s'est demandé comment quelqu'un pouvait se permettre d'acheter une maison compte tenu de la combinaison des prix élevés et de la hausse des taux d'intérêt hypothécaires, et se demandant si « il va y avoir une autre bulle qui éclate en ce qui concerne l’immobilier, ce à quoi Schiff a répondu : « Absolument ! »
L’économiste a expliqué que « la seule façon de se permettre d'acheter quelque chose est d'en faire baisser le prix », mais que « le problème, c'est que lorsque le prix baisse, les banques sont en grande difficulté, car c'est la garantie des prêts ».
Et Schiff estime que le problème est plus grave aujourd'hui qu'en 2008, car les banques perdent de l'argent sur tous leurs prêts hypothécaires, et pas seulement sur les subprimes.
« En 2008, seuls les prêts hypothécaires en souffrance posaient problème » alors qu’aujourd’hui, « c'est l'ensemble des prêts hypothécaires qui pose problème, car les banques ne gagnent que 3 ou 4 % sur ces prêts » face à un « coût de l'argent est aujourd'hui de 5,2 % ».
Il en a ainsi déduit que « l'ensemble du système bancaire est complètement insolvable ».
Toujours au sujet de l’immobilier, l’économiste a qualifié ce qui se passe dans l’immobilier commercial de « désastre total », soulignant que la récente faillite de WeWork « va mettre beaucoup d'espaces de bureaux sur le marché », alors que « les prix de l'immobilier commercial ont (déjà) été divisés par deux et (que) les banques ont subi des pertes énormes ».
Dans ce contexte, Schiff a estimé que la « taxe d’inflation » va continuer à progresser, conseillant aux investisseurs de « sortir du dollar américain » et de na pas laisser leur argent dans leur banque.
Il a également déconseillé « d’investir dans des bons du Trésor ou toute autre obligation libellée en dollars », préférant recommander d’ « acheter de l'or et de l'argent en tant que réserve de valeur alternative et investir dans des actifs réels », et également « à l'étranger dans des actions étrangères génératrices de revenus - des investissements qui conserveront leur valeur réelle et produiront des revenus qui préserveront le pouvoir d'achat afin que vous puissiez rester à égalité avec l'inflation ou la devancer ».