Investing.com - La Chine a publié vendredi les chiffres de son PIB du troisième trimestre, faisant état d'une croissance de 6,0% d'une année sur l'autre, soit le plus bas niveau de progression de l'activité en plus de 27 ans.
Ces chiffres s'affichent par ailleurs sous les attentes des analystes interrogés par Reuters, qui prévoyaient que le PIB de la Chine augmente de 6,1 % par rapport au troisième trimestre de l'année dernière.
Il s'agit de plus d'un ralentissement par rapport au deuxième trimestre de 2019, où le PIB chinois avait progressé de 6.2% en données annuelles.
Rappelons que pour l'ensemble de l'année 2019, l'objectif de croissance officiel de la Chine est de 6%-6.5%.
L'économie chinoise devrait encore ralentir, selon les experts
Pour les prochains trimestres, les économistes s'attendent globalement à ce que le ralentissement de l'économie chinoise se poursuite, face à la pression des tarifs douaniers US.
"Malgré un mois de septembre plus fort, la pression sur l'activité économique devrait s'intensifier dans les mois à venir ", a déclaré Julian Evans-Pritchard, économiste chez Capital Economics.
"Le ralentissement de la demande mondiale continuera de peser sur les exportations, et les contraintes budgétaires signifient que les dépenses d'infrastructure diminueront à court terme et que le récent boom de la construction immobilière devrait se calmer ", a-t-il ajouté une note.
De son côté, Bo Zhuang, économiste en chef pour la Chine chez TS Lombard a déclaré que la croissance de la Chine devrait continuer à ralentir au cours des deux prochains trimestres .
Cela s'explique par le ralentissement de la croissance de la production réelle dans le secteur des services au cours des derniers mois, a-t-il expliqué sur la chaîne de télévision CNBC.
Zhuang s'attend à ce que la croissance de la Chine ralentisse à 5,8 % au quatrième trimestre de l'année, son objectif de croissance pour l'ensemble de l'année étant de 6,1 %.
La suite dépendra en grande partie des négociations Chine-USA
Les deux géants économiques du monde sont impliqués dans un différend commercial depuis plus d'un an, chaque pays appliquant des droits de douane sur des milliards de dollars de marchandises de l'autre.
Le dernier cycle de négociations commerciales entre les deux plus grandes économies du monde s'est terminé à la fin de la semaine dernière à Washington. Après la réunion, les États-Unis ont déclaré qu'ils suspendront une augmentation des droits de douane sur les produits chinois qui devaient entrer en vigueur mardi cette semaine.
Le président des États-Unis, M. Donald Trump, a déclaré que la Chine avait accepté un " accord de phase un très substantiel " qui sera rédigé au cours des trois prochaines semaines. Trump a également déclaré que l'accord répondrait aux préoccupations relatives à la propriété intellectuelle et aux services financiers, ainsi qu'aux achats chinois de produits agricoles américains d'environ 40 à 50 milliards de dollars.
Cependant, la Chine a depuis émis plusieurs déclarations laissant penser qu'il n'est pas aussi sûr qu'initialement annoncé que cet accord partie soit signé, ce qui maintient un certain niveau de doute qui pèse sur les marchés.
Par ailleurs, l'accord de vendredi dernier engage simplement les Etats-Unis à ne pas augmenter davantage les tarifs douaniers. Or, pour que ceux-ci ne pèsent plus sur la croissance chinoise, c'est une réduction des tarifs douaniers US déjà en place qui est nécessaire, et ceci pourrait encore prendre un long moment, si toutefois cela arrive un jour.
Face à la publication du PIB chinois plus tôt aujourd'hui, on notera que les marchés de la Chine continentale ont chuté. Le Shanghai Composite a reculé de 0,59 %, celui de Shenzhen de 0,37 %. A Hong Kong, l'indice Hang Seng a légèrement baissé de 0,16%.
Cela devrait participer à une ouverture en bourse sur les marchés européens, comme le suggèrent les futures CAC 40, actuellement dans le rouge.