Investing.com – Face à une inflation qui recule plus que prévu aux USA, les investisseurs espèrent de plus en plus qu'une récession soit finalement évitée. Cependant, ce n'est pas l'avis de tout le monde, et plusieurs banques se sont récemment exprimées pour prévenir qu'il est beaucoup trop tôt pour écarter les craintes de récession.
La banque française BNP Paribas (EPA:BNPP) a par exemple souligné que "l'atterrissage en douceur" a été jusqu'à présent le slogan d'une année 2023 encore jeune.
L'atterrissage de l'économie sera aussi doux que l'inflation a été transitoire, selon BNP Paribas
Mais elle a aussi jugé que ce mantra sera abandonné de la même manière que l'"inflation transitoire" l'a été en 2022.
Rappelons en effet que les banquiers centraux estimaient début 2022 que la montée de l'inflation n'était que transitoire, c'est-à-dire temporaire, ce qui s'est bien évidemment révélé finalement erroné.
BNP Paribas a donc prévenu qu' “alors que la croissance ralentit plus nettement dans les mois à venir, les marchés semblent vulnérables."
Deutsche Bank (ETR:DBKGn) prévient que le plein effet de la hausse des taux sur l'économie reste inconnu
La Deutsche Bank a émis une opinion similaire dans une note cette semaine, estimant que “la grande question pour 2023 est de savoir si la dynamique en Europe et en Chine et le récent assouplissement des conditions financières mondiales peuvent contribuer à compenser certaines données américaines récentes très inquiétantes”.
Bien que DB admette qu'il est “possible que l'économie mondiale soit en train de se normaliser après le choc de la guerre en Ukraine et la politique de taux de change zéro de la Chine et que cela aide les États-Unis à court terme”.
Cependant, la banque a aussi prévenu que le plein impact des récentes hausses de taux sur l'économie ne sera pas connu avant un moment :
“N'oubliez pas que la Fed et la BCE n'ont commencé à relever leurs taux que depuis 10 et 6 mois respectivement, la Fed ayant relevé ses taux de 350 points de base depuis la mi-juin”, ont écrit les analystes DB, faisant remarquer que “la récession américaine n'a jamais commencé aussi tôt après le début d'un cycle de relèvement de la Fed qu'au bout de 11 mois”.
De ce fait, la Deutsche Bank estime que “compte tenu du décalage habituel de la politique monétaire et de l'ampleur du relèvement des taux au cours des quatre derniers mois seulement, il faudra encore de nombreux mois avant que nous puissions avoir une idée de l'impact décalé de la politique”.
Ainsi, la banque a prévenu qu'”il n'est pas incohérent de voir de meilleures données maintenant, mais de s'attendre à des vents contraires plus forts plus tard dans l'année”, sous-entendant donc que les investisseurs feraient bien de prendre l'amélioration des données économiques avec des pincettes.