Par Laura Sanchez
Investing.com - Les marchés européens sont mitigés mercredi, faisant suite aux clôtures négatives d'hier à Wall Street avec de fortes baisses à l'annonce que l'indice IPC américain n'a pas montré le ralentissement attendu.
"Le fait que l'inflation américaine ait baissé moins que prévu en août, malgré une forte baisse du prix de l'essence au cours du mois (-11%), et que son sous-jacente ait également rebondi plus que ce que les analystes avaient prévu a été reçu très négativement par les investisseurs, ce qui a immédiatement déclenché une forte baisse des marchés boursiers. Il en a été de même pour les prix des obligations, qui se sont retournés à la baisse, déclenchant une nouvelle hausse des rendements obligataires. Le rendement de l'obligation du Trésor américain d'une maturité de 2 ans a atteint son plus haut niveau depuis novembre 2007", note Link Securities.
Pour ces analystes, "l'aspect le plus inquiétant de ces données est la mauvaise performance continue de l'inflation de base, qui montre que la hausse des prix s'est généralisée et ancrée dans l'économie américaine. Ainsi, la Fed n'a d'autre choix que de continuer à drainer les liquidités du système et de provoquer un ralentissement de la croissance économique".
Des taux supérieurs à 4 % ?
"S'il y avait encore un doute, ce qui n'était pas le cas, nous sommes convaincus que le Comité fédéral de l'open market (FOMC) de la Fed va une fois de plus relever son taux d'intérêt de référence de 75 points de base lorsqu'il se réunira les 20 et 21 septembre. En outre, les contrats à terme d'hier donnaient déjà une probabilité de 68 % d'un tel mouvement, tandis que la probabilité que la Fed opte pour une hausse d'un point de pourcentage était de 32 %", réitère Link Securities.
"Ces données renforcent la probabilité d'une nouvelle hausse de +75 pb par la Fed, la troisième consécutive de ce montant, et elles commencent à anticiper une autre hausse de +75 pb en novembre et un niveau cible de 4,25 % en mars 2023 ('vs' 4 % avant les données)", convient Renta 4 (BME:RTA4).
"C'est précisément ce fait, la prise de conscience que la banque centrale américaine devra continuer à relever les taux à un rythme accéléré, peut-être même plus que prévu - hier, on spéculait sur le fait qu'elle devra relever les taux au-delà des 4% attendus - qui a provoqué la forte baisse des marchés boursiers européens et américains, en particulier ces derniers, dont les principaux indices ont connu leurs plus fortes baisses en une seule séance depuis juin 2020", souligne-t-on chez Link Securities.
"Hier, le vice-président de la Fed (Clarida) a déclaré que les Fed Funds atteindraient 4% quoi qu'il arrive. Dans le même ordre d'idées, le marché relève le niveau d'arrivée de la BCE à 2,5% à la mi-2023", prévient Renta 4.
La pression ne s'exerce pas seulement aux États-Unis, mais cette crainte d'une forte inflation se propage également en Europe. "Cela ajoute de la pression sur la BCE avant sa prochaine réunion (27 octobre). Par conséquent, le ton des banques centrales n'aidera pas les marchés boursiers", souligne Bankinter (BME:BKT).