Par Laura Sanchez
Investing.com - Les marchés sont dans le rouge pour une nouvelle journée, après que Wall Street ait clôturé dans le rouge hier sur fond de découragement suite aux propos de Jerome Powell, président de la Réserve fédérale américaine (Fed).
L'Ibex 35, le CAC 40, le DAX... évoluent en territoire négatif, avec dans certains cas des baisses de plus de 1%.
Ces derniers jours, les déclarations d'experts annonçant une récession se sont succédé à un rythme effréné.
"La fracturation du monde était déjà en cours avec l'émergence de la Chine comme acteur économique et géopolitique majeur et la position sceptique des gouvernements occidentaux à l'égard de la Chine. La guerre en Ukraine et les réactions qu'elle suscite élargissent ces fractures géopolitiques et pourraient accélérer le passage d'un monde unipolaire à un monde bipolaire ou multipolaire". C'est ainsi que Joachim Fels, conseiller économique mondial, Andrew Balls, CIO Global Fixed Income, et Daniel J. Ivascyn, CIO PIMCO, décrivent la situation actuelle.
En conséquence, ces experts voient "un risque élevé de récession au cours des deux prochaines années, reflétant le potentiel accru de troubles géopolitiques, l'inflation obstinément élevée qui réduit le revenu disponible réel des ménages, et l'attention intense que les banques centrales portent à la lutte contre l'inflation en premier lieu, ce qui augmente le risque d'accidents financiers en plus du fort resserrement des conditions financières déjà observé".
"De plus, si la prochaine récession survient, nous nous attendons à ce que les réponses monétaires et budgétaires soient plus réservées et interviennent plus tard que lors des récentes récessions, lorsque l'inflation n'était pas une préoccupation et que les niveaux de la dette publique et les bilans des banques centrales étaient moins gonflés", notent les analystes.
"Tout comme les responsables de la politique budgétaire ont tiré les leçons de la faible reprise économique qui a suivi la crise financière mondiale et ont réagi plus énergiquement à la récession pandémique, l'inflation élevée actuelle pourrait faire hésiter les responsables politiques à utiliser à nouveau ces outils, notamment aux États-Unis", notent les experts de PIMCO.
Malgré tout ce qui précède, ces analystes estiment que, "pour de nombreuses raisons, nous pensons que la prochaine récession ne sera probablement pas aussi profonde que la grande récession de 2008 ou l'arrêt brutal de 2020, qu'elle pourrait être plus longue et/ou que la prochaine reprise pourrait être plus lente en raison d'une réponse moins vigoureuse des banques centrales et des gouvernements".