Investing.com - Bien que les taux d'inflation dans les pays de la zone euro et aux USA aient déjà reculé par rapport à leurs récents sommets, cela ne peut pas masquer le fait que les taux d'intérêt relevés pour lutter contre l'inflation entraîneront d'autres problèmes.
Peter Schiff a souligné que les signes avant-coureurs d'une récession imminente sont de plus en plus clairs. Le Leading Economic Index se situe déjà en dessous du niveau de la phase initiale de la récession de 2008. Ce qui nous attend, c'est une phase de stagflation, dans laquelle la performance économique diminue alors que l'inflation reste élevée. Et selon Schiff, il ne s'agit pas d'un hasard, mais du résultat d'une mauvaise politique monétaire, dans laquelle trop d'argent a été imprimé et les taux d'intérêt sont restés trop bas pendant trop longtemps.
Schiff a cité la Grande-Bretagne comme exemple dissuasif. Le pays qui a torpillé lui-même son économie en quittant l'Union européenne et qui a enregistré une hausse de plus de 10 pour cent de des prix à la consommation en mars. Selon Schiff, les Britanniques ne reverront pas de leur vivant la faible inflation contre laquelle le pays a lutté pendant de nombreuses années avec une politique monétaire souple :
"L'inflation ne sera jamais trop basse. Elle n'a d'ailleurs jamais été trop basse. C'était une invention - un prétexte. Mais aujourd'hui, elle est clairement beaucoup trop élevée, et il n'y a aucune possibilité de faire redescendre le taux d'inflation en dessous de 2 pour cent. Il est même probable qu'il ne s'approchera pas de 2 %. Et il en va de même pour tous les autres pays d'Europe. La porte a été ouverte à une inflation galopante".
Même le Japon, pays qui a lutté pendant des décennies contre la déflation, est visiblement confronté à un problème d'inflation, selon M. Schiff. Avec 3,2 pour cent, l'inflation est encore l'une des plus faibles au monde, mais cela est uniquement dû au fait que les taux d'intérêt sont toujours négatifs. Et alors que l'inflation des prix dépasse déjà 300 points de base, la Banque du Japon (BoJ) maintient sa stratégie de contrôle de la courbe des rendements. Elle intervient sur le marché et achète des obligations afin que le rendement des obligations à 10 ans se situe aux alentours de 50 points de base. Ce faisant, la BoJ creuse sa propre tombe, comme l'explique Schiff :
"Il faut imprimer beaucoup de yens pour acheter toutes ces obligations, car qui serait assez stupide pour prêter de l'argent au gouvernement japonais à un demi pour cent alors que l'inflation est de 3 pour cent ? Et bien sûr, elle ne restera pas à 3 pour cent. Elle va augmenter.
On peut donc dire en conclusion que nous avons un problème d'inflation global. Pendant la grande récession, la dernière fois que les chiffres économiques étaient aussi mauvais, nous n'avions pas ce problème".