Investing.com - Contrairement à sa réputation d’oiseau de mauvais augure et à son surnom de “Dr Doom”, acquis pour avoir prédit la crise financière de 2008, l’économiste Nouriel Roubini a estimé dans un article récent que l'économie mondiale devrait éviter les pires résultats possibles cette année.
Reconnaissant que les prévisions de la plupart des économistes concernant une récession en 2023 étaient erronées, il a écrit lundi dans Project Syndicate que les prévisionnistes devraient aborder 2024 avec "humilité".
"Pour l'instant, les scénarios les plus pessimistes semblent être les moins probables. Mais un certain nombre de facteurs, notamment les développements géopolitiques, pourraient être à l'origine des prévisions de cette année", a écrit Roubini.
Ainsi, son scénario de base est que les États-Unis et d'autres économies avancées sont susceptibles de réaliser un atterrissage en douceur, qui permettra d'éviter à la fois une récession et un rebond inflationniste.
Roubini a aussi évoqué la possibilité d’une absence totale d’atterrissage, avec une croissance qui reste résistante et une désinflation qui stagne, ce qui ne serait selon lui bon ni pour les actions ni pour les obligations, car elle implique que la politique monétaire devra rester plus élevée pendant plus longtemps.
"En ce qui concerne l'économie mondiale, les scénarios de non-atterrissage et d'atterrissage brutal ressemblent tous deux à des risques extrêmes de faible probabilité, même si la probabilité d'un non-atterrissage est plus élevée pour les États-Unis que pour les autres économies avancées", a déclaré M. Roubini.
En ce qui concerne la Chine, Roubini a estimé que Pékin devrait mettre en œuvre des mesures de relance modérées, suffisantes pour que la croissance en 2024 soit légèrement supérieure à 4 %.
"En fin de compte, la Chine pourrait éviter un atterrissage brutal avec une grave crise financière et de la dette ; mais il est probable que l'atterrissage se fasse en douceur, avec une croissance décevante", a-t-il déclaré.
En ce qui concerne les risques, l’économiste a pointé vers les troubles géopolitiques entre les États-Unis et la Chine, ou encore l'élection présidentielle américaine, ou encore une flambée des prix de l'énergie si le conflit entre Israël et le Hamas dégénère en une guerre régionale plus large impliquant le Hezbollah et l'Iran.
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