Investing.com – Dans un article publié la semaine dernière dans The Guardian, le célèbre économiste Nouriel Roubini, qui a reçu le surnom de « Dr Apocalypse » (Dr Doom) pour avoir correctement prédit la crise financière de 2008, l'économie mondiale pourrait subir un double choc brutal : une croissance stagnante et une flambée des prix, un phénomène économique appelé stagflation.
Il a notamment averti que les banques centrales et les gouvernements "préparent le terrain pour la mère des crises stagflationnistes de la dette au cours des prochaines années".
La politique monétaire ultra souple des banques centrales a gonflé les prix des actions, des maisons et d'autres actifs, et ont également encouragé les emprunts agressifs, a déclaré M. Roubini.
Selon lui, le marché fait preuve d’une « exubérance irrationnelle », qui donne lieu à des symptômes tels que l'engouement pour les crypto-monnaies, les "meme stocks", les sociétés d'acquisition à vocation spécifique (SPAC) et le trading de détail.
Il s'attend en outre à ce que l'immense demande alimente l'inflation, et que les pressions sur l'offre, telles que le protectionnisme, la rupture des chaînes d'approvisionnement mondiales et les cyberattaques sur les infrastructures clés, fassent également grimper les prix.
Un troisième point d’inquiétude selon lui concerne l’endettement des États. Il a souligné que, les gouvernements ont emprunté des sommes considérables pour financer leurs plans de relance, estimant qu’ils pourraient avoir du mal à assurer le service de leurs dettes et à renflouer les banques, les entreprises et les ménages, dans le cas où les marchés s'effondreraient et que l'économie mondiale basculerait dans la récession.
Roubini en conclu donc que les banques centrales sont dans une impasse, puisqu’elles de « provoquer une vague de défauts et de paralyser la croissance économique s'ils réduisent leurs mesures de relance, et d'alimenter une inflation à deux chiffres si elles continuent ».
Enfin, fidèle à son surnom, il a pour finir estimant que la situation va mal finir, la qualifiant de "naufrage au ralenti qui semble inévitable" et prédisant un scénario où « la stagflation des années 1970 rencontrera bientôt les crises de la dette de la période post-2008 », ajoutant que « la question n'est pas de savoir si mais quand ».