BRUXELLES (Reuters) - La Commission européenne a demandé mardi aux Etats membres de l'Union de se concerter en amont au sujet de l'allègement des mesures de confinement qu'ils ont adoptées face à la crise sanitaire provoquées par le nouveau coronavirus, faute de quoi de nouvelles flambées épidémiques pourraient survenir.
Plusieurs Etats de l'Union européenne ont fait part de leur intention de lever ou d'assouplir les dispositifs en vigueur, afin, notamment, d'amorcer une reprise de l'activité économique.
L'exécutif européen, qui n'a aucun pouvoir de décision en matière de santé publique, a réclamé à plusieurs reprises aux Etats d'adopter une approche commune plutôt que de prendre leurs décisions chacun de leur côté.
"Il est temps de mettre au point une stratégie de sortie européenne bien coordonnée", estime l'exécutif européen dans un projet de recommandations qui doit être approuvé dans le courant de la semaine.
"La stratégie de sortie devrait être coordonnée entre les Etats membres afin d'éviter des effets de contagion négatifs."
La Commission préconise que l'allègement des mesures de confinement n'intervienne que lorsqu'un ralentissement sensible de la propagation de l'épidémie aura été observé et lorsque les capacités hospitalières seront en mesure d'absorber les probables nouvelles poussées de cas de contaminations.
Ces grands principes se heurtent toutefois aux pressions subies par les gouvernements nationaux priés de part et d'autre de relancer au plus vite l'activité.
En Italie, pays européen payant le plus lourd tribut du fait de cette crise sanitaire, des dizaines de commerces ont été autorisés à reprendre leur activité ce mardi - dont les librairies, les papeteries ou encore les boutiques de vêtements pour enfants - même si les mesures de confinement restent en vigueur.
L'Espagne, deuxième pays européen le plus touché par cette pandémie, a commencé à assouplir légèrement les mesures de confinement en vigueur depuis plus d'un mois, avec une reprise de l'activité pour certaines entreprises, notamment dans la construction et l'industrie.
Pour la France, troisième pays européen le plus touché, Emmanuel Macron a annoncé lundi soir une prolongation jusqu'au 11 mai du confinement obligatoire en vigueur depuis le 17 mars, avec notamment une réouverture progressive des établissements scolaires à partir de cette date.
Ailleurs en Europe, la Pologne a annoncé un allègement des restrictions sur les commerces à compter du 19 avril, le Danemark prévoit de rouvrir les écoles ce mercredi, tandis que l'Autriche autorise la reprise de l'activité des grands magasins dès ce mardi, avant une réouverture programmée des centres commerciaux à partir du 1er mai.
Mais d'éventuels nouveaux effets de contagion pourraient contraindre les gouvernements à collaborer. La Chine, où le nouveau coronavirus est apparu en décembre dernier, ne compte plus depuis plusieurs jours de nouveaux cas de contamination d'origine locale mais continue de faire face à des "cas importés".
(Francesco Guarascio et Gabriela Baczynska; version française Nicolas Delame et Myriam Rivet, édité par Bertrand Boucey)