L'externalisation des activités d'Alcatel-Lucent est au menu des discussions avec le ministre de l'Industrie Christian Estrosi mardi après-midi, ont indiqué des syndicats à l'AFP, qui ne croient "pas du tout" les assurances données par la direction de l'entreprise à ce sujet.
M. Estrosi doit rencontrer mardi à 15 heures huit représentants de l'intersyndicale (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT) et le secrétaire du Comité central d'entreprise, Christian Le Bouhart (CFDT, majoritaire). Cette réunion a lieu moins d'une semaine après l'annonce de 850 nouvelles suppressions d'emploi chez l'équipementier en télécoms.
"C'est le énième plan de restructuration qui nous tombe dessus depuis le début de l'année", a déploré M. Le Bouhart. "On a maintenant des externalisations, la fermeture de l'usine de Sophia Antipolis, des usines mises à mal", a-t-il poursuivi.
"Les assurances (sur les délocalisations, ndlr) qu'a pu donner (le président d'Alcatel-Lucent) Philippe Camus à Christian Estrosi récemment, c'est du pipeau. On n'y croit pas du tout. Ce qu'on vit sur le terrain ne va pas dans ce sens là", a affirmé le syndicaliste.
D'après les syndicats, au moins 150 postes dans la recherche doivent être externalisés. Mais Christian Estrosi a assuré vendredi, après un entretien téléphonique avec M. Camus, qu'Alcatel-Lucent "ne procèderait à aucune délocalisation à l'étranger" dans le cadre de la restructuration annoncée jeudi.
"On veut qu'Estrosi nous entende car nous on dit complètement l'inverse sur les externalisations et les délocalisations en Chine, en Inde, etc.", a renchéri Marc Marandon (CGT).
"On craint que le cycle infernal continue, on craint d'autres suppressions d'emploi", a ajouté M. Le Bouhart.
De plus, Alcatel-Lucent "touche des crédits impôt recherche", a souligné M. Marandon, "et c'est pas pour payer des plans sociaux, des délocalisations mais pour développer l'emploi", a dit M. Marandon.
Depuis la fusion en 2006 entre le Français Alcatel et l'Américain Lucent Technologies, Alcatel-Lucent, qui compte près de 11.000 salariés en France, a lancé plusieurs plans de restructuration, totalisant 17.500 suppressions d'emplois d'ici fin 2009, dont plus de 2.000 en France.