L'indice de confiance des entrepreneurs allemands Ifo a de nouveau progressé en décembre, après avoir déjà rebondi en novembre où il avait mis fin à six mois de recul ininterrompu, un signe encourageant pour l'économie allemande selon les économistes.
L'Ifo s'est établi à 102,4 points, soit un point de plus qu'en novembre, selon des chiffres publiés mercredi par l'institut du même nom.
L'indicateur a battu toutes les prévisions des analystes. Ceux du consensus de l'agence Dow Jones Newswires tablaient par exemple sur 102,0 points.
Le repli d'un point de l'appréciation par les entrepreneurs de leur situation actuelle, de 108,1 points en novembre à 107,1 points en décembre, a été plus que compensé par la hausse de leurs attentes pour les six mois à venir (de 95,2 points en novembre à 97,9 points en décembre).
"Le pessimisme concernant le développement futur des affaires a nettement reculé", a souligné Hans-Werner Sinn, président de l'institut Ifo, dans un communiqué. Les attentes des patrons ont ainsi signé leur plus forte progression sur un mois depuis août 2009.
"Les entreprises sont de bonne humeur à l'approche des fêtes de Noël", a ajouté M. Sinn.
Jusqu'à octobre, l'indice Ifo n'avait cessé de reculer, tombant même à son plus bas niveau depuis deux ans en demi.
Avec la seconde hausse d'affilée de l'Ifo "se multiplient les indications selon lesquelles la conjoncture allemande a déjà atteint son plus bas niveau", s'enthousiasmait Heinrich Bayer, analyste de Postbank.
"La nette hausse des attentes est un signal rassurant qui indique que la demande pour les produits allemands se relève", selon Alexander Koch, d'UniCredit.
"Nous avons maintenant de nombreuses preuves que la tendance baissière dans l'industrie se renverse à l'approche de la nouvelle année", a-t-il ajouté.
Moins optimiste, Ben May, de Capital Economics, considérait que l'Ifo de décembre était seulement "modérément encourageant", rappelant que l'indice restait à un niveau très bas.
Pour M. Bayer, l'Ifo de décembre a confirmé les prévisions de Postbank selon lesquelles la conjoncture allemande devrait se reprendre au plus tard au printemps prochain, voire éventuellement dès le premier trimestre 2013.
Après un recul attendu du Produit intérieur brut (PIB) au quatrième trimestre, "l'économie allemande devrait échapper de justesse à une récession" (caractérisée par deux trimestres consécutifs de contraction du PIB), ajoutait M. Bayer, une opinion partagée par Constantin Wirschke de Natixis.