Intermarché a présenté mardi aux représentants du personnel les impacts sociaux de son plan de transformation logistique qui prévoit la fermeture de six bases et équivaut, selon des sources syndicales, à la suppression d'au moins 600 postes d'ici à 2018, a-t-on appris de sources syndicales.
Sollicitée, la direction a indiqué qu'elle communiquerait en fin de journée.
Ce plan présenté lors d'un comité central d'entreprise (CCE) extraordinaire d'ITM LAI, la filiale logistique d'Intermarché (groupement des Mousquetaires), va "impacter" 847 postes, selon ces sources syndicales, dont 446 suppressions nettes et 401 propositions de mutation.
Il prévoit en outre la création de 235 postes.
Ce qui aboutit à la suppression nette d'au moins 600 postes, ont calculé les syndicats, car nombre de salariés ne pourront accepter des mutations dans des bases logistiques distantes d'une centaine de kilomètres de leur domicile.
Ils en veulent pour preuve le résultat des premières phases de ce vaste plan de transformation logistique lancé en 2012, dont les annonces actuelles constituent le troisième volet. Quand la base de Narbonne "a fermé fin 2014 pour être transférée à Béziers, sur 215 personnes, 105 n’ont pas suivi", a rappelé Martine Cour, représentante syndicale CGT.
Les premiers détails de la phase 3 du plan avaient été présentés en CCE mi-avril. Les six bases qui vont fermer sont Rostrenen (Côtes-d'Armor), Saint-Gérand (Morbihan), Levet (Cher), Avermes (Allier), Magny-le-Désert (Orne) et Mellac (Finistère). Ces fermetures seront assorties de la création de trois nouvelles bases à Neulliac (Morbihan), Erbrée (Ille-et-Villaine) et Bourges (Cher).
Pour Mickaël Aumoitte, représentant syndical CFDT, "la direction fait un distinguo entre suppressions et propositions de mutations. Mais comment peut-on parler de mutations sachant que les collègues sont au smic, qu'ils ont pour la plupart une maison avec un emprunt sur le dos, que le conjoint travaille et que les postes qu'on leur propose sont à plus de 100 km?"
La CFDT veut que des moyens "substantiels" soient donnés aux salariés qui "pourraient être amenés à accepter" une mutation.
Début avril, l'approvisionnement de "plusieurs centaines" de magasins Intermarché avait été perturbé par une grève de salariés de plusieurs bases protestant contre cette réorganisation. La CFDT n'a pas exclu de nouveaux mouvements dans les bases promises à la fermeture.