Les exportations françaises d'armement ont bondi de 18% à 8,2 milliards d'euros en 2014, soit une croissance très supérieure à la tendance mondiale (+9%), avec comme premier débouché le Proche et Moyen-Orient, selon un rapport du ministère de la Défense publié mardi.
"Ce résultat constitue la meilleure performance à l’export de l’industrie française de défense depuis quinze ans", relève ce rapport sur les exportations d'armement destiné au Parlement.
Le bond des exportations (mesurées en prises de commandes) s'explique avant tout par la conclusion de cinq grands contrats (d'un montant supérieur à 200 millions d'euros) pour un total de 4,79 milliards d'euros, soit une hausse de 71% par rapport à 2013.
"Il est d’autant plus remarquable qu’il a été obtenu sur un marché difficile, caractérisé à la fois par une contraction de la demande (notamment en Europe et aux Etats-Unis) et une concurrence particulièrement vive du côté de l’offre", ajoute-t-il.
Cette tendance devrait se confirmer en 2015 après la signature en février d’un contrat pour la fourniture de 24 avions de combat Rafale à l'Egypte et d'un autre en mai pour la livraison de 24 appareils de même type au Qatar.
Forte de cette "dynamique d'augmentation de ses parts de marché", la France est ainsi "solidement établie dans la durée" au quatrième rang des exportateurs mondiaux d'armement derrière les Etats-Unis et la Russie, la Chine tendant à s'installer au 3e rang.
Les contrats de moins de 200 millions d'euros - soit un total de 3,56 milliards d'euros - connaissent en revanche une nette baisse sur un an (-12%) en raison de la concurrence de pays émergents sur les matériels low-cost et de la moindre ouverture de certains marchés, dont l'Inde, qui recourt de plus en plus à des fournisseurs locaux, et la Russie, visée par des sanctions.
Les principaux marchés de la France sur la période 2010-2014 sont le Proche et Moyen-Orient (38%), suivi de l'Asie (30%) - les deux grands marchés mondiaux - l'Europe (12,7%), les Amériques (10,8%) et l'Afrique (4,4%), poursuit le rapport.
Au Proche et Moyen-Orient, marché historique pour l’industrie française de défense, "la mise en oeuvre d’une politique de dialogue et le rétablissement d’une relation de confiance ont permis aux entreprises françaises de reconquérir des parts de marché", souligne-t-il.
L'Arabie saoudite a été le premier client sur la période (12 milliards d'euros), grâce notamment à deux grands contrats d'équipement dans le secteur terrestre et au contrat de livraison d'armes de trois milliards de dollars au Liban, financé par Ryad.
Elle est suivie de l'Inde (environ 6 mds d'euros), du Brésil (près de 6 mds), des Emirats arabes unis (4 mds), des Etats-Unis et du Maroc.
Ces exportations - qui représentent près d'un tiers du chiffre d'affaires du secteur - génèrent 27.000 emplois directs et indirects en France. À l’échelle locale, elles alimentent sept grands bassins d’emploi (Ile-de-France, Provence-Alpes-Côte-d'Azur, Bretagne, Aquitaine, Midi-Pyrénées, Centre et Rhône-Alpes).