PARIS (Reuters) - Après les policiers et les avocats, des gardiens de prison ont exprimé leur colère jeudi lors d'une manifestation organisée dans le centre de Paris à l'appel de quatre syndicats.
Plus de 3.000 surveillants, selon les organisateurs, ont défilé de la place du Châtelet jusqu'à la place Vendôme, sous les fenêtres de la ministre de la Justice Christiane Taubira, comme l'avaient fait la semaine dernière les policiers.
Les surveillants n'ayant pas le droit de grève, seuls ceux au repos ont pu manifester.
Le slogan "Taubira démission" visant la ministre de la Justice a été repris à plusieurs reprises lors du parcours, tandis que d'autres surveillants chantaient La Marseillaise.
"Cette administration est déconnectée de la réalité, c'est 'tout pour les voyous'", a lancé un porte-parole de l'intersyndicale à la tribune.
Les syndicats UFAP-Unsa, FO, FO personnels administratifs et CGT pénitentiaire dénoncent le manque d'effectifs - 1.200 à 1.300 postes seraient actuellement vacants, engendrant de nombreuses heures supplémentaires - et la violence dans les prisons.
Près de 4.000 agressions physiques ont été recensées selon eux en 2014, ainsi que 18 prises d'otages et 12 suicides.
Les manifestants réclament également une revalorisation de leurs indemnités et une négociation sur les questions d'hygiène et de sécurité.
"Le budget 2016, en stagnation, ne correspond en rien aux moyens nécessaires qui auraient dû être débloqués pour combattre la crise que traversent l'administration pénitentiaire et ses personnels", a expliqué un responsable de la CGT.
Pour renforcer les 27.000 personnels déjà existants, l'administration pénitentiaire a lancé le 1er octobre une campagne de recrutement visant à embaucher 1.500 surveillants et 200 conseillers d'insertion et de probation.
(Gérard Bon, édité par Yves Clarisse)