PARIS (Reuters) - L'appartenance à un pôle de compétitivité a un effet positif en termes de recherche et développement (R&D) pour les entreprises, mais n'exerce pas d'impact manifeste sur leurs performances, selon une étude diffusée jeudi par France Stratégie.
Présentée comme une "note de travail" provisoire par l'organisme de réflexion et d'expertise rattaché aux services du Premier ministre, cette analyse portant sur la période 2006-2012 a été rendue publique à l'occasion d'une journée célébrant les dix ans des pôles de compétitivité au ministère de l'Economie.
Ce dispositif, qui compte 71 pôles aujourd'hui en France, consiste à articuler sur un territoire donné et autour d'un thème spécifique des PME et des grandes entreprises, des laboratoires de recherche et des établissements de formation.
Les résultats de l'étude mettent en évidence un effet de levier des aides publiques sur les dépenses de R&D des entreprises membres, avec un impact positif sur l'emploi dans ce secteur ainsi que sur le nombre de brevets déposés.
En 2012, par rapport à une société non inscrite dans ce type de dispositif, une entreprise comparable appartenant à un pôle employait en moyenne 6,5 chercheurs de plus et avait déposé deux brevets de plus.
Cet effet positif s'est manifesté rapidement pour les PME, et de façon plus tardive mais plus importante pour les établissements de taille intermédiaire (ETI) et les grandes entreprises, qui ne bénéficient pas de financements publics supplémentaires lorsqu'elles appartiennent à un pôle.
LA RÉFORME PRÉSENTÉE EN JUIN
En revanche, sur la période étudiée, l'inscription dans un pôle n'a pas semblé exercer d'effet mesurable sur l'activité des entreprises, qu'il s'agisse de l'emploi total, de l'investissement, du chiffre d'affaires ou de la productivité.
Les auteurs de l'étude soulignent cependant que les pôles ne se sont vu fixer comme objectif de s'orienter davantage vers les débouchés économiques et l’emploi qu'à partir de 2013, soit pour une période non prise en compte dans l'étude.
En dix ans, les pôles de compétitivité ont porté 1.600 projets collaboratifs de recherche représentant un montant total de dépenses de R&D de près de 6,8 milliards d’euros cofinancés par les entreprises et l'Etat via un fonds dédié (24%) et les collectivités locales (16 %), a rappelé jeudi Emmanuel Macron.
L'étude de France Stratégie, qui sera complétée par d'autres travaux, s'inscrit dans le cadre de l'évaluation du dispositif.
Le ministre de l'Economie a précisé jeudi que les résultats de ces analyses serviraient de fondement à la réforme des pôles de compétitivité qui devrait être présentée en juin.
"Les pôles ont fait leurs preuves, nous devons les renforcer et nous devons, en même temps, tirer les conséquences de tous ces enseignements", a-t-il déclaré.
La réforme des pôles de compétitivité, annoncée le 4 janvier dernier par Emmanuel Macron en conseil des ministres, vise à faire évoluer le système pour l'articuler avec la politique de la "nouvelle France industrielle" et l'adapter au nouveau découpage régional.
(Myriam Rivet, édité par Yves Clarisse) OLFRBUS Reuters France Online Report Business News 20160304T160559+0000