par David Milliken et Lawrence White
LONDRES (Reuters) - Quatre grandes banques d'investissement américaines ont promis jeudi au ministre britannique des Finances d'essayer d'aider Londres à conserver son statut de première place financière mondiale, sans toutefois prendre le moindre engagement en termes d'emplois après le vote de la Grande-Bretagne en faveur d'une sortie de l'Union européenne.
Un banquier présent à cette réunion avec George Osborne a dit à Reuters que ces établissements attendaient de connaître les mesures concrètes qui permettront éventuellement aux entreprises basées à Londres de conserver leur accès au marché unique européen car "aucune personne saine d'esprit n'investirait en Grande-Bretagne dans le contexte actuel".
Depuis la victoire du Brexit au référendum du 23 juin, la City craint de subir un exode en raison des difficultés d'accès au marché unique européen avec une sortie de la Grande-Bretagne de l'UE. Les négociations entre Londres et Bruxelles sur les conditions de cette sortie n'ont pas encore commencé.
JP Morgan Chase, Goldman Sachs, Bank of America et Citigroup, ainsi que la britannique Standard Chartered (LON:STAN), dont les activités sont essentiellement tournées vers l'Asie, ont déclaré jeudi qu'elles s'efforceraient de soutenir le secteur financier britannique.
"Nous nous sommes rencontrés aujourd'hui et sommes convenus que nous travaillerions ensemble (...) avec un objectif commun d'aider Londres à conserver sa position de premier centre financier international", écrivent ces banques dans un communiqué conjoint avec George Osborne.
Les auteurs du communiqué affirment aussi qu'aucune autre ville en Europe ne dispose de marchés financiers aussi développés que ceux de Londres.
Cité jeudi dans la presse italienne, le directeur général de JP Morgan, Jamie Dimon, a déclaré que sa banque pourrait être contrainte de déplacer plusieurs milliers de ses salariés hors de Grande-Bretagne si, du fait du Brexit, elle perdait le bénéfice du passeport européen, qui lui permet de proposer ses services dans l'ensemble de l'Union européenne.
Goldman Sachs et Morgan Stanley (NYSE:MS) ont pour leur part démenti des rumeurs selon lesquelles elles s'apprêtaient à transférer leur personnel et leurs activités de Londres à Francfort.
Le gouvernement français a annoncé mercredi une série de mesures, principalement d'ordre fiscal, destinées à renforcer l'attractivité de la place financière de Paris dans l'espoir de séduire les entreprises du secteur.
(Bertrand Boucey pour le service français)