La dégradation de la note de la dette des Etats-Unis "justifie" les mesures d'austérité drastique décidées par le gouvernement britannique pour réduire le déficit public, a réagi samedi Downing Street.
"Abandonner les programmes de réduction du déficit remettrait le Royaume-Uni en ligne de mire internationale", a ajouté à Londres un porte-parole du Premier ministre britannique David Cameron, en référence à la politique de rigueur du gouvernement qui vise à éliminer la quasi-totalité du déficit public à l'horizon 2014-2015.
Il réagissait à la décision prise vendredi par l'agence d'évaluation financière Standard and Poor's d'abaisser la note attribuée à la dette publique des Etats-Unis. La note "AAA", la meilleure possible, a été abaissée d'un cran à "AA+".
Standard and Poor's a justifié son choix par les "risques politiques" face aux enjeux du déficit budgétaire américain, jugeant "insuffisant" le plan de rééquilibrage des finances publiques de la première économie mondiale voté in extremis à Washington cette semaine. Pour l'agence d'évaluation, le débat politique sur ces questions n'est pas à la hauteur des problèmes causés par une dette publique de plus de 14.500 milliards de dollars.
Pour le ministre britannique du Commerce Vince Cable, cette dégradation est "une conséquence complètement prévisible de la pagaille créée par le Congrès il y a quelques semaines quand ils (les parlementaires) ne parvenaient pas à tomber d'accord sur le relèvement du plafond de la dette".
"Mais ils se sont maintenant entendus sur le sujet, et la situation des Etats-Unis est assez solide", a-t-il ajouté sur la chaîne de télévision britannique Sky News.
Il y a trois ans, les marchés financiers se concentraient "sur les banques et la stabilité des banques, et désormais c'est sur les dettes des gouvernements", a-t-il fait remarquer, affirmant que le Royaume-Uni était dans "une situation relativement bonne" et avait "un programme très clair pour résoudre" son déficit public.
Concernant la crise de la dette dans la zone euro, M. Cable a estimé que les pays de la zone "devaient se coordonner davantage", mais a affirmé que "personne ne pensait vraiment que l'Italie était en situation de non paiement".