Le trafic aérien intérieur était réduit et perturbé lundi mais la situation restait calme dans les aéroports, direction de l'aviation civile et compagnies ayant anticipé les répercussions de la grève dans le contrôle aérien contre une réforme de la navigation.
La CGT, la CFDT et l'Unsa ont appelé les personnels de la navigation aérienne, dont les aiguilleurs du ciel, à protester lundi et mardi contre la suppression des postes et l'importante restructuration du service en province.
Des retards de plusieurs heures étaient enregistrés dans la matinée en région, alors que des dizaines de vols avaient été annulés dès ce week-end en prévision de la grève, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) ayant notamment demandé vendredi aux compagnies aériennes de supprimer 20% de leurs vols lundi et mardi au départ ou à l'arrivée d'Orly.
Easyjet a ainsi annulé 16 vols pour lundi à l'arrivée ou au départ de cet aéroport, où la situation était calme lundi matin, sans retard ni file d'attente, selon une source aéroportuaire qui estime que le mouvement de grève a été "largement anticipé" par l'aviation civile et les compagnies.
Au départ de Roissy, Air France prévoyait de maintenir l'intégralité de son programme. "Quelques retards restent cependant possibles", a admis la compagnie.
En revanche, le trafic était perturbé dans les deux principaux aéroports du Grand Ouest.
Le site internet de la plate-forme de Nantes indiquait des retards pour toutes les arrivées en provenance de Lille, Toulouse, Montpellier, Lyon, ainsi que pour celles en provenance de Barcelone et de Londres, alors que l'aéroport de Rennes affichait des retards, dont certains de près de deux heures (comme le vol pour Toulouse prévu à 06H39 et décalé à 08H30).
A Metz-Nancy, les liaisons vers Toulouse et Marseille étaient annoncées avec deux à trois heures de retard, et celles vers Lyon et Nice sont annulées, dans les deux sens.
A Marseille-Provence, un peu moins de 10% des vols ont été annulés, selon un porte-parole, alors qu'à Montpellier, Air France a réduit, de manière préventive, son programme de vols (huit vols annulés de/vers Paris Orly, soit 50% des vols sur cette destination, a indiqué l'aéroport dans un communiqué.
La direction de l'aéroport de Toulouse Blagnac prévoit de son côté l'annulation de 13 vols à l'arrivée et 15 au départ.
A l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry, où 20 vols avaient été annulés, essentiellement des vols intérieurs Air France, aucune perturbation conséquente n'était constatée, les passagers ayant été avertis en amont.
Comme elle l'avait fait lors des précédents conflits, Air France a prévenu les passagers par des SMS ou mails.
Les syndicats estiment que 13 services de contrôle d'approche sont menacés, soit un risque direct pour "des dizaines d'emplois dans les services de contrôle, de maintenance technique et administratifs", selon la CGT. Ces approches, sortes de relais de surveillance de navigation présents en fonction de la taille des aéroports, sont l'un des trois types de contrôle avec les tours de contrôle et les centres en routes de navigation.
De son côté, la DGAC parle de "redéploiement"" et d'"optimisation", et justifie sa volonté de restructurer ses services, notamment par l'évolution des besoins, une coordination européenne accrue et la modernisation des technologies.
En cas de grève, les contrôleurs aériens ont une obligation de service minimum, et des réquisitions sont possibles. Le service minimum est applicable dans 17 aéroports, dont Toulouse, Bâle-Mulhouse, Ajaccio, Bordeaux, Orly et Roissy, selon la DGAC.