Du gel des prix à la pompe à une nationalisation de Total en passant par une surtaxation des pétroliers, la flambée des prix des carburants a incité les principaux candidats à l'Elysée, à l'exception de Nicolas Sarkozy, à un concours de propositions pour aider les automobilistes.
François Hollande s'est engagé s'il est élu à un blocage des prix des carburants sur une durée de trois mois.
Le candidat socialiste dit vouloir mettre à profit ce laps de temps pour "réviser la fiscalité des carburants, à commencer par une réintroduction de la TIPP flottante" et "restituer aux consommateurs ce que l'État perçoit en recettes supplémentaires".
La TIPP flottante est une taxe qui varie à l'inverse des cours des produits pétroliers, permettant ainsi d'amortir les hausses comme les baisses sur les prix pratiqués à la pompe.
Nicolas Sarkozy a jugé "absurde" la proposition de son adversaire PS, l'accusant de sombrer dans le "populisme" et la "démagogie".
Le programme présenté le 5 avril par le président sortant et candidat UMP ne contient pas de mesure spécifique sur l'essence. Mais le gouvernement soutient publiquement une proposition américano-britannique visant à contrer la hausse des cours du pétrole, en puisant dans les stocks stratégiques.
Plusieurs autres candidats prônent une baisse de la fiscalité sur les carburants via la TIPP (Taxe intérieure sur les produits pétroliers, qui a en fait été rebaptisée l'an dernier TICPE) et une mise à contribution des groupes pétroliers.
Ainsi, Jean-Luc Mélenchon du Front de Gauche, qui défend la constitution d'un pôle public de l'énergie passant par la nationalisation de Total, propose la fixation d'un "prix maximum à la pompe" et une baisse de 5% de "la TIPP". Ces mesures seraient financées par la taxation "des profits des compagnies pétrolières".
La candidate FN Marine Le Pen s'est pour sa part engagée dès son accession au pouvoir à réduire "la taxe sur l'essence (TIPP) de 20%", et "compenser cette baisse par une surtaxation des grands groupes pétroliers et gaziers". Cela permettrait, selon elle, de faire baisser le prix de l'essence d'environ 20 centimes d'euro par litre.
Le souverainiste Nicolas-Dupont Aignan s'engage quant à lui à "réduire le prix du litre d'essence de 10 centimes", là encore en réinstaurant la TIPP flottante, en "contraignant Total à baisser ses prix" et en supprimant "une part de la TIPP attribuée aux régions".
Deux autres candidats se démarquent en proposant des solutions d'autre nature.
Ainsi, l'écologiste Eva Joly défend le développement des transports publics et collectifs, et s'est engagée à ce que chaque citoyen dispose d'"un service public de transports à moins de dix minutes à pied de chez lui".
Elle veut aussi qu'à la fin du prochain quinquennat, "la France produise des voitures consommant moins de 2 litres aux 100 km", grâce à une accélération des efforts de recherche et développement.
Enfin, le centriste François Bayrou a estimé fin mars qu'il n'y avait pas de "solution miracle pour faire baisser le prix de l'essence" et qu'il fallait mettre en oeuvre des mesures durables comme les véhicules électriques et les énergies alternatives.