Le PDG d'Alstom s'est défendu samedi d'avoir décroché la semaine dernière un contrat pour l'installation de centaines d'éoliennes le long du littoral français, grâce à sa proximité avec le président de la République, Nicolas Sarkozy.
"Nous avons été retenus sur la base de deux critères essentiels: le caractère économique de notre offre, une offre compétitive (...), économiquement intéressante, et deuxièmement, nous avions fait une offre qui accompagnait ce succès commercial de la création d'une filière industrielle", a déclaré Patrick Kron sur France Info.
"Il est extraordinaire d'être dans une situation où lorsque l'on gagne en France, on considère que c'est parce qu'on est pistonné et quand on gagne à l'étranger, on considère que c'est un hasard ou un accident", a-t-il commenté, en réponse à la question du journaslite "est-ce que le fait que vous soyez proche du président de la République, cela a pu jouer?" dans l'obtention du contrat.
EDF et Alstom sont sortis grands vainqueurs de la compétition pour l'installation de centaines d'éoliennes le long du littoral français, raflant trois des cinq sites en jeu. Un autre a été attribué au tandem Iberdrola-Areva. GDF Suez est ressorti bredouille.
L'appel d'offres lancé en juillet 2011 par le gouvernement portait sur des sites, allant de la Haute-Normandie à la Loire-Atlantique. Et le résultat avait été rendu public le 6 avril.
"Cela fait plusieurs dizaines d'années qu'Alstom n'avait pas construit d'usine en France. C'est donc un motif de satisfaction à la fois commerciale et industrielle", a conclu Patrick Kron.
Interrogé par ailleurs sur ce qu'impliquerait pour Alstom l'élection du candidat socialiste François Hollande, le dirigeant a répondu: "il est évidemment clair que nous ne nous inscrivons pas dans le débat électoral et je ne vais évidemment pas vous entretenir de telle ou telle préférence que je pourrai avoir en tant que citoyen ou électeur".
Il a en revanche souligné l'importance pour une entreprise comme Alstom que la France soit compétitive et que les entreprises françaises puissent bénéficier de cadre le plus favorable possible pour se développer à l'étranger.
"Dire qu'on a des champions français parmi ses industriels me paraît être dans la +job description+ de n'importe quel candidat à l'élection présidentielle", a-t-il enfin déclaré.