La Banque de France (BdF) a confirmé lundi sa prévision d'un recul de 0,1% du produit intérieur brut (PIB) de la France au troisième trimestre après trois trimestres consécutifs de stagnation de l'activité économique du pays.
Il s'agirait, si cette prévision se concrétise, du premier trimestre de contraction de l'économie depuis que la France est sortie de la récession au printemps 2009.
Et s'il était suivi d'un trimestre de recul de l'activité, la France connaîtrait un nouvel épisode de récession, définie comme au moins deux trimestres consécutifs de baisse du PIB.
Le président François Hollande a estimé dimanche sur TF1 que la croissance serait "à peine supérieure à zéro" en 2012. Le gouvernement tablait jusqu'ici sur une croissance de 0,3% cette année, pour un déficit public de 4,5% du PIB.
La stagnation de l'économie, qui grève les recettes fiscales, rend plus difficile encore la tâche du gouvernement pour respecter les engagements de la France en matière de maîtrise de son déficit public.
François Hollande a à ce sujet indiqué dimanche soir sur TF1 avoir demandé au gouvernement d'établir le projet de loi de finances 2013 qui sera présenté à la fin du mois, en fonction d'une prévision de croissance "réaliste", à savoir "sans doute 0,8%". "Je ne veux pas que l'on puisse imaginer que l'Etat prépare son budget avec des hypothèses qui se révéleraient fausses", a-t-il souligné.
L'exécutif n'avait pas encore jusque-là corrigé sa prévision de croissance de 1,2% pour 2013, jugée intenable par de nombreux économistes. "J'espère que nous ferons plus que 0,8% mais, en toute hypothèse, nous travaillons sur cette estimation", a ajouté François Hollande.
Paris s'est engagé à réduire le déficit de l'Etat, des collectivités locales et de la Sécurité sociale à 3% du PIB en 2013.
Pour tenir cet objectif, une nouvelle hausse de 20 milliards d'euros des impôts sera nécessaire l'an prochain, la moitié pour les ménages et la moitié pour les entreprises, une augmentation sans précédent depuis au moins 30 ans.