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Doux frais: près d'un millier d'emplois perdus, malgré la reprise de 5 sites

Publié le 10/09/2012 16:05
Mis à jour le 10/09/2012 21:30

Le tribunal de commerce de Quimper a validé lundi les offres de reprise partielle de cinq des huit sites du pôle frais du groupe Doux en liquidation judiciaire, mais les syndicats ont déploré que seulement 700 emplois environ seront préservés sur un total de près de 1.700.

"Je suis plus déçu que content, même si les sites sont tous repris à part ceux qui ont été liquidés dernièrement", a déclaré à l'AFP Jean-Luc Guillard, responsable syndical central CFDT Doux, après avoir pris connaissance du jugement de plus de 60 pages rendu par le tribunal à 15H00.

"Ce n'est pas une satisfaction d'annoncer qu'il y a plus de 1.000 licenciements, surtout dans une entreprise comme la nôtre qui avait du potentiel pour préserver tous les emplois. On a laissé l'entreprise à la dérive et c'est les salariés qui paient les pots cassés. Je ne suis pas du tout content", a-t-il lancé.

Une dizaine de syndicalistes étaient présents aux abords du palais de justice, arborant des drapeaux de leur organisation. "Patrons voyous! Quelle honte! C'est un scandale!" ont crié certains en entrant dans la salle du greffe du tribunal pour récupérer un exemplaire du jugement.

Le tribunal de commerce a choisi de valider les offres de reprise partielle des sites de Blancafort (Cher), Boynes (Loiret), Laval (Mayenne), Sérent et Pleucadeuc (Morbihan). Les trois autres sites du pôle frais ne bénéficiaient pas d'offre de reprise et sont donc liquidés: Graincourt (Pas-de-Calais), La Vraie-Croix (Morbihan) et Le Pontet (Vaucluse).

Beaucoup de déception

Deux autres petits sites de Doux, qui ne font pas partie du pôle frais, à Amilly (poussins) et Clémont (aliment), sont également repris par Glon Sanders et Duc ensemble pour un total de 23 emplois sauvegardés sur 33.

"Il y a beaucoup de déception, beaucoup de déception. Je viens d'avoir mes collègues de Graincourt, qui sont dans tous leurs états de tristesse et de dégoût par rapport à cette décision du tribunal qui les laisse sur le carreau", a réagit Véroniques Rives, déléguée CGT du site de Châteaulin (Finistère).

"Nous demandons maintenant des aides du gouvernement et qu'on se penche vraiment sur la filière pour que ça ne continue pas, pour que ce ne soit pas les premiers licenciements d'une suite de nombreux autres", a-t-elle ajouté.

Concernant les autres activités du groupe en faillite (export et produits élaborés), le tribunal a fixé la période d'observation jusqu'au 30 novembre.

"L'Etat ne laissera tomber personne", a assuré à l'AFP le ministre délégué à l'Agroalimentaire Guillaume Garot. "Tous les services sont mobilisés", a-t-il ajouté, précisant qu'il rencontrerait mardi à Rennes les syndicats représentants des salariés pour "voir quelles solutions d'accompagnement personnalisé peuvent être proposées aux salariés licenciés".

Selon ses services, au total 859 salariés du pôle frais bénéficieront d'une "solution emploi" à court ou long terme, tandis que 866 seront licenciés.

François Hollande rencontrera mardi à l'occasion de son déplacement au salon de l'élevage (Space) à Rennes des salariés de Doux et de PSA-La Janais.

Le ministère de l'Agriculture a pour sa part assuré que tous les salariés licenciés bénéficieraient d'un maintien de salaire à 100% pendant un an et d'"un contrat de sécurisation professionnelle".

Les syndicats souhaitaient une reprise globale de tous les sites du pôle frais et avaient appelé au dessaisissement du tribunal de commerce au profit d'une juridiction professionnelle. Vendredi, le comité d'entreprise (CE) du site de Châteaulin -où se trouve le siège du groupe- a saisi le procureur de la République de Quimper afin de l'alerter sur d'éventuelles "fautes de gestion graves" de la direction de Doux, selon l'avocat mandaté par ce CE.

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