Les Etats-Unis et le Japon ont conclu un accord "ciel ouvert" tard vendredi soir à Washington, qui va permettre de libéraliser le trafic aérien entre les deux pays, a-t-on appris de source officielle américaine.
L'accord conclu au terme de cinq jours de négociations cette semaine à Washington -et de cinq cycles de pourparlers-, permettra aux deux parties d'ajuster le nombre de vols proposés à la demande, alors qu'il était jusqu'à présent limité en vertu de vieux engagements bilatéraux.
"Une fois que cet accord prendra effet, les consommateurs américains et japonais, les compagnies aériennes et les économies des deux pays profiteront à la fois de prix concurrentiels et d'un service plus adapté", a souligné dans un communiqué le secrétaire américain aux Transports Ray LaHood.
M. LaHood n'a pas précisé de date pour l'entrée en vigueur de cet accord, - le 95e du type "ciel ouvert" conclu par les Etats-Unis -, soulignant qu'il devait d'abord être soumis à des diverses formalités dans chacun des pays concernés.
A Tokyo, le ministre des Transports japonais Seiji Maehara a également salué l'accord comme "extrêmement important", soulignant que "l'itinéraire USA-Japon représentait le marché le plus important pour le secteur de l'aviation nippon".
Jusqu'à présent, les compagnies nippones totalisent seulement 136 vols de passagers Japon-Etats-Unis par semaine (94 pour le groupe Japan Airlines et 42 pour son concurrent ANA) contre 296 pour leurs homologues américaines (139 pour Delta Air Lines et sa filiale Northwest, 47 pour United, 35 pour American Airlines et 75 pour le groupe Continental). S'y ajoutent 113 vols prolongés vers d'autres destinations (dont 110 opérés par des compagnies américaines).
Ce déséquilibre était pointé du doigt par les compagnies japonaises, JAL lui attribuant une partie de ses difficultés financières. De leur côté, les compagnies américaines s'estimaient bridées par les règles japonaises sur les prix, les capacités et les itinéraires.
L'accord "ciel ouvert" ne devrait pas être sans effet sur les appétits dont fait l'objet JAL, compagnie certes en quasi-faillite et sous tutelle publique, mais qui occupe une place stratégique en Asie grâce aux nombreux créneaux qu'elle détient dans les aéroports japonais.
American Airlines et Delta se disputent ainsi âprement les faveurs de JAL, et se livrant une surenchère d'offres sonnantes et trébuchantes.
Selon M. LaHood, les Japonais ont par ailleurs promis le respect d'un "concurrence loyale" lors de l'extension annoncée des vols internationaux à l'aéroport de Tokyo-Haneda, la plate-forme aérienne la plus fréquentée en Asie en terme de passagers, mais principalement dédiée aux vols intérieurs.