Le pionnier japonais des jeux vidéo, Nintendo, a annoncé mardi avoir racheté 9,5 millions de ses propres actions pour 114,24 milliards de yens (840 millions d'euros), conformément à une décision prise la semaine passée.
Cette opération, effectuée mardi matin, vise à gagner "plus de flexibilité pour la politique financière du groupe dans un contexte d'affaires changeant".
Nintendo a annoncé la semaine dernière des résultats mauvais pour les neuf premiers mois de son exercice, confirmant qu'il se trouvait dans une situation très délicate.
Le père de Mario, Zelda et des Pokemon, qui devrait terminer dans le rouge l'exercice 2013-2014, est forcé de revoir sa stratégie pour se tirer d'une mauvaise passe en grande partie due aux méventes de ses consoles, concurrencées par les smartphones multifonctionnels.
Santé et condition physique
Selon le patron Satoru Iwata, Nintendo prépare de nouveaux types de divertissements et services, avec pour thème la santé et le suivi de la condition physique.
Il va avoir besoin pour cela de regrouper des technologies supplémentaires.
Par conséquent, les actions rachetées pourraient être utilisées comme "monnaie d'échange" dans le cadre d'opérations de fusion et acquisition, une option que M. Iwata n'a pas exclue durant une conférence de presse en fin de semaine passée.
Le conseil d'administration de Nintendo avait approuvé la semaine passée le rachat d'ici à mars d'actions pour un montant maximum de 125 milliards de yens.
Cette annonce, faite après la clôture du marché, avait provoqué une envolée de l'action de plus de 7% le lendemain matin, mais le soufflé était immédiatement retombé lorsque M. Iwata avait présenté la stratégie à venir, jugée décevante par les investisseurs.
D'aucuns espéraient que la maison centenaire allait franchir le Rubicon en proposant des jeux pour smartphones, mais M. Iwata a signifié qu'il n'en était pas question, du moins à moyen terme.
Mardi, après l'annonce du rachat effectué, l'action Nintendo a fini en baisse de 1,04% à 11.900 yens, sur un marché très déprimé puisque l'indice Nikkei des 225 valeurs vedettes a carrément décroché de 4,18%.