Les systèmes d'exploitation alternatifs Tizen et Firefox OS ont tenté dimanche d'affirmer leur présence face aux deux géants Android et Apple qui ont dominé le marché en 2013, à la veille de l'ouverture du Congrès mondial du mobile de Barcelone.
"Deux OS (systèmes d'exploitation, ndlr) dans le monde des télécoms, ce n'est pas suffisant", a clamé le vice-président produit de la fondation Mozilla, Jay Sullivan, lors d'une conférence de presse.
Avec le lancement de sa propre plateforme Firefox OS, Mozilla a en effet voulu casser le duopole existant entre Apple et Android, mais il aura fort à faire car à eux deux, ils représentent 94% des OS équipant les smartphones vendus en 2013, selon Gartner.
Mozilla n'a d'ailleurs pas précisé combien de téléphones sous Firefox avaient été vendus depuis le lancement du premier modèle en juillet dernier.
La fondation a cependant annoncé le lancement de sept nouveaux appareils mobiles fonctionnant avec Firefox OS en 2014: deux smartphone chez ZTE et quatre tablettes chez Alcatel ONETOUCH.
Mozilla qui a dès le début revendiqué l'objectif de donner accès aux smartphones aux pays en développement a également annoncé la mise au point d'un smartphone à 25 dollars, grâce au travail sur le prix des composants réalisé avec le fabricant d'électronique chinois Spreadtrum.
Cependant, Magnus Rehle, analyste chez Greenwich Consulting, souligne qu'il "n'a pas constaté un grand succès de cette solution", Firefox OS, jusqu'ici.
Par contre "Samsung est plus en mesure de batailler avec la plateforme Tizen", développée par un consortium dont il est un des principaux membres.
Pour M. Rehle, le but du géant sud-coréen est "d'être moins dépendant de Google. Ils ont la force pour le faire. Mais quelle valeur ajoutée cela apportera-t-il au consommateur? Pas grand chose", affirme-t-il.
- La mode des montres connectées -
Plutôt que d'embarquer le système d'exploitation libre Tizen sur ses smartphones, Samsung a fait le choix d'en équiper ses nouvelles montres connectées présentées dimanche.
Tizen est conçu par une communauté de développeurs émanant notamment de firmes du Japon, de Chine, de Corée du Sud (Samsung en tête), d'Europe ou encore des États-Unis (Intel en premier lieu).
Cette annonce surprise intervient la veille de la conférence de presse officielle du géant sud-coréen de l'électronique qui doit y révéler la dernière version de son smartphone porte-drapeau, le Galaxy S5, qui fonctionnera sous Android.
Les deux nouvelles montres connectées, Gear 2 et Gear 2 Neo (qui n'a pas de caméra), sont des versions améliorées de la première née du constructeur qui fonctionnait, elle, avec l'OS de Google, Android.
Plus légères et plus adaptées à la mode avec des bracelets interchangeables signés Moschino, ces montres envoient des notifications à son utilisateur sur les appels, SMS, ou mails arrivant sur son smartphone.
L'écosystème Tizen donne accès à une centaine d'applications et Samsung espère voir les développeurs se saisir de ce nouvel objet pour créer un nouveau monde d'application.
L'ironie reste qu'outre son hégémonie dans les smartphones, Android a également équipé la majorité (61%) des quelques deux millions de montres connectées vendues en 2013, et la croissance d'Android "a en partie été tirée par les ventes du modèle de montre Galaxy Gear de Samsung", souligne Strategy analytics.
"Android a beaucoup de concurrents potentiels sur le marché des montres connectées, comme Firefox ou Pebble OS, mais aucun n'est réellement un danger à ce stade car ils ont un petit écosystème et une faible présence en points de vente", assure Woody Oh, analyste chez Strategy Analytics.
"Le plus grand risque contre la suprématie d'Android dans les montres viendra plutôt d'iOS, la plateforme d'Apple, de Microsoft, et peut-être ensuite de Tizen ou COS (China Operating System). Ces quatre marques ont le potentiel d'évolution et la force de frappe marketing pour offrir une alternative crédible à la populaire plateforme de Google", ajoute-t-il.