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Hollande et Renzi font cause commune pour une Europe de la croissance et de l'emploi

Publié le 15/03/2014 18:48
Hollande et Renzi font cause commune pour une Europe de la croissance et de l'emploi

Le nouveau président du Conseil italien Matteo Renzi a choisi samedi la France et François Hollande pour son premier entretien bilatéral avec un dirigeant européen, avec une ambition: "changer l'Europe ensemble".

"Les relations entre l'Italie et la France sont vraiment excellentes et nous allons travailler ensemble, de façon très efficace, pour l'intérêt de nos pays mais aussi de l'Europe parce que nous devons changer l'Europe ensemble", a lancé Matteo Renzi dans la langue de Molière, sous les ors de l'Elysée et au côté de son hôte français.

"C'est le premier défi", la France et l'Italie devant "remporter ensemble une bataille de valeurs dans le monde", a insisté le plus jeune chef de gouvernement de l'Union européenne --39 ans-- une vingtaine de jours après avoir obtenu la confiance du Parlement italien.

En écho, François Hollande a appelé à l'émergence d'une "autre Europe", mobilisée en faveur de la croissance et de l'emploi, et tout particulièrement celui des jeunes. La France et l'Italie, a-t-il souligné, partagent une "même volonté" mais aussi une même "responsabilité".

Ces derniers mois, les deux pays se sont souvent retrouvés côte à côte pour faire valoir leurs priorités économiques en faveur de la croissance et de l'investissement face à l'orthodoxie budgétaire d'une Allemagne où Matteo Renzi est attendu lundi pour une rencontre avec la chancelière Angela Merkel.

Comme pour souligner la permanence du lien entre Paris et Rome, le président français a évoqué Mario Monti et Enrico Letta, les "partenaires" de son début de quinquennat, prédécesseurs de Matteo Renzi.

- "L'Europe, le lieu du plus grand défi politique" -

Mais surtout, le chef de l’État français a relevé les nombreux "points communs" entre les réformes économiques annoncées mercredi par Matteo Renzi et son propre "pacte de responsabilité", énumérant "l'effort porté sur la compétitivité de nos économies, sur les structures politiques et administratives, la justice fiscale" ou "un modèle social" qui doit être préservé mais doit "lui-même évoluer et changer".

Sur les "sujets internationaux les plus brûlants", selon l'expression du président français, les deux dirigeants, tous deux de gauche, ont également affiché leur unité de vue, qu'il s'agisse de l'Ukraine, de la Syrie ou de la Libye. "Nous sommes parfaitement en ligne avec ce qu'a dit M. Hollande", a souligné M. Renzi.

A l'approche des élections européennes de la fin mai, François Hollande a appelé à ne pas laisser le champ libre aux "populistes". "La question, ce n'est pas (être) pour ou contre l'Europe, mais quelle Europe? Et sur ce point-là, il y aura compétition politique", a-t-il promis.

"Nous avons un objectif politique fondamental: nous devons dire à certains de nos concitoyens qui ne croient plus en l'Europe qu'elle est le lieu du plus grand défi politique" du moment, a abondé Matteo Renzi, appelant à "réduire le fossé entre l'administration européenne et les citoyens".

Rappelant que Rome s'apprêtait à prendre la présidence tournante de l'Union européenne, au second semestre 2014, il a souhaité que les objectifs de cette présidence "partagés par la France et l'Italie, le soient aussi par tous les autres pays et donc par toute l'Europe".

En quête d'une marge de manœuvre à l'égard des engagements européens de son pays, le responsable italien a rappelé que les déficits publics italiens s'établissaient à 2,6% du PIB, sous le seuil des 3% fixé par le pacte de stabilité.

"Il n'y aura aucun dépassement du plafond de 3%", a-t-il promis, estimant toutefois que l'Italie pourrait utiliser cette "marge" de manœuvre pour que les enfants y disposent "d'écoles dignes d'être appelées des écoles".

"Il est normal de tenir à la stabilité bureaucratique mais nous tenons encore plus à la stabilité de nos enfants", a-t-il fait valoir.

L'Italie, a-t-il également noté, dispose d'un "excédent primaire" de ses finances publiques (avant le paiement du service de sa dette) quand la France, a plaisanté pour sa part François Hollande, ancien professeur d'économie, "est en déficit primaire, secondaire, tertiaire".

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