LISBONNE (Reuters) - La Banque du Portugal a nommé dimanche soir un nouveau directeur général pour Novo Banco, nouvel établissement regroupant les actifs sains de Banco Espirito Santo (BES), à la suite de la démission de trois dirigeants samedi.
Eduardo Stock da Cunha, un banquier de 51 ans avec une expérience à l'international, a notamment travaillé chez Santander et Lloyds dans des pays tels que le Portugal, la Grande-Bretagne, l'Espagne et les Etats-Unis.
Début août, l'Etat a dû voler au secours de BES, première banque portugaise par les avoirs, qui a failli sombrer avec l'effondrement de l'empire financier de sa famille fondatrice.
BES, dont Crédit agricole est le deuxième actionnaire avec 14,6% du capital, a depuis été partagée entre une "bonne" banque, renommée Novo Banco, récapitalisée à hauteur de 4,9 milliards, et une "mauvaise" banque regroupant les actifs les plus toxiques liés pour la plupart à la famille Espirito Santo.
Jorge Cardoso, membre du conseil d'administration de la banque publique Caixa General de Depositos, a été nommé directeur financier de Novo Banco, précise la Banque du Portugal.
La banque centrale réaffirme également sa volonté de vendre la banque à des investisseurs "selon un calendrier le plus court" possible.
D'après l'hebdomadaire Expresso, les trois dirigeants qui ont démissionné samedi s'opposaient au projet de la Banque du Portugal de vendre Novo Banco le plus rapidement possible afin de récupérer les fonds publics engagés dans le plan de sauvetage.
S'exprimant devant des journalistes, le Premier ministre portugais a dit que la vente de Novo Banco devait intervenir le plus vite possible, tout en ajoutant qu'on ne pouvait précipiter le processus.
"Plus le temps passe avant la vente de la banque, plus les risques augmentent", a déclaré Pedro Passos Coelho tout en ajoutant qu'il ne fallait pas non plus céder à la précipitation.
La Commission européenne a de son côté dit s'attendre à ce que les nouveaux dirigeants respectent l'engagement pris par le Portugal de vendre Novo Banco, qui est actuellement contrôlé par le fonds de résolution bancaire du Portugal.
(Andrei Khalip, Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Véronique Tison)