L'opérateur téléphonique américain AT&T a publié jeudi des résultats en baisse de plus de 15% au deuxième trimestre, mais meilleurs que prévu et porteurs d'espoir de gains futurs grâce à la nouvelle croissance du nombre d'abonnés à ses services de téléphonie mobile.
Le bénéfice net de ces trois mois s'est établi à 3,19 milliards de dollars, contre 3,77 milliards un an plus tôt, selon un communiqué du groupe.
Les analystes ont été heureusement surpris par un bénéfice courant par action supérieur à leurs attentes, à 54 cents (contre 51 prévus), ce qui a poussé l'action à la hausse: elle gagnait 3,86% à 25,80 dollars vers 16h00 GMT.
AT&T a bénéficié à plein de son accord d'exclusivité pour la distribution de l'iPhone d'Apple aux Etats-Unis, qui attire de nouveaux clients, fidélise les anciens et les pousse à prendre des forfaits onéreux pour pouvoir utiliser à plein les possibilités de connection internet offertes par l'appareil.
Le jour du lancement du nouvel iPhone 3GS (le 19juin) "a été le meilleur qu'on ait jamais vu dans les magasins AT&T", a souligné lors d'une conférence d'analystes le directeur financier Richard Lindner.
Plus d'un tiers des ventes d'iPhones du trimestre ont été générées par de nouveaux clients conquis sur la concurrence, selon le groupe.
Le lancement du dernier modèle, qui s'est traduit par des ruptures de stocks et se prolonge avec des ventes encore solides plus d'un mois plus tard, a toutefois aussi eu un coût pour l'opérateur, qui a vu ses dépenses d'exploitation passer de 24,3 à 25,2 milliards de dollars.
Interrogé sur le risque que les autorités américaines limitent ou interdisent les accords du type de celui l'unissant à Apple, M. Lindner a relevé qu'une telle évolution n'aurait qu'un impact limité à court terme.
"Une large part, 60% à peu près, des ventes d'appareils intégrés (combinant téléphonie et navigation internet) sont vendus dans le cadre de forfaits familiaux, qui tendent à accrocher les clients - et un tiers ou plus sont associés à des comptes entreprise", également très fidèles, a-t-il relevé.
Globalement, le trimestre a été marqué par un bond de 9,8% du chiffre d'affaires de la téléphonie mobile (à 11,96 milliards de dollars) et celui des transmissions de données a progressé de 4,2% (6,3 milliards), alors qu'une nouvelle fois les services traditionnels de téléphonie filaire ont reculé (de 13,3% à 8,25 milliards de dollars).
L'opérateur compte beaucoup moins d'abonnés au fixe (46,28 millions, -4,4% sur un an) qu'au portable (79,6 millions, +9,2%).
Ces évolutions contrastées ont débouché sur un chiffre d'affaires global en recul limité de 0,4%, à 30,73 milliards de dollars, ce qui est un peu meilleur que les 30,67 milliards attendus par les analystes.
Les résultats d'AT&T recèlent cependant des zones d'ombre, comme l'inexorable déclin de la téléphonie fixe, et la faiblesse persistante des contrats d'entreprises. "Nous ne tablons pas sur une reprise qui permettrait de relancer l'activité entreprises", a déclaré M. Lindner, en préconisant la prudence au moins jusqu'à la fin de l'année et la décrue espérée du chômage.
L'opérateur tente de tirer la meilleure valeur possible de ses liaisons fixes en développant les services à haute valeur ajouté (internet haut débit et téléphonie par internet) qui voient une croissance de leurs recettes.
AT&T a notamment ajouté près d'un quart de million d'abonnés à son service de télévision par internet U-Verse, qui compte désormais 1,6 million de clients, soit un million de plus qu'il y a un an.
"Au rythme auquel AT&T augmente ses clients, l'opérateur pourrait finir par entamer la clientèle des câblo-opérateurs "dans quelques petites années", soulignait l'analyste Douglas McIntyre, sur le site 247WallSt.com.