Le nouveau régime de l'auto-entrepreneur, lancé au début de l'année pour simplifier et populariser la création d'entreprises en France, a enregistré 182.000 inscriptions au premier semestre, un succès qui reste toutefois à confirmer en termes d'activité réelle.
Environ 17.000 inscrits sont des micro-entreprises déjà existantes qui ont opté pour ce statut et 165.000 correspondent à de nouvelles créations.
Même si de nombreux "doublons" et déclarations inéligibles ont dû être écartés parmi les 265.000 déclarations reçues au total au 15 juillet, "c'est un succès impressionnant qui va bien au-delà de ce que nous avions escompté", s'est réjoui mardi le secrétaire d'Etat chargé des PME, Hervé Novelli.
Le gouvernement tablait initialement sur 200.000 auto-entrepreneurs pour l'ensemble de 2009.
Depuis le 1er janvier, ce statut permet aux salariés, chômeurs, retraités ou étudiants de développer une activité à titre principal ou complémentaire pour augmenter leurs revenus, avec des démarches simplifiées.
Principal avantage : des impôts et cotisations sociales payés avec un taux forfaitaire unique et seulement sur la base du chiffre d'affaires effectivement réalisé. Un auto-entrepreneur sans activité n'a donc rien à payer.
"Cela a complètement changé la donne en matière de créations d'entreprises, avec une explosion dès janvier", s'est félicité M. Novelli.
Les créations d'entreprises ont battu en juin un "record historique" pour s'établir à 51.247, a aussi souligné Bercy.
Le régime de l'auto-entrepreneur représente ainsi plus de la moitié des 271.896 entreprises déjà créées sur les six premiers mois de l'année.
Un tiers des inscrits au premier semestre 2009 sont des salariés, 25% des chômeurs bénéficiant d'une aide à la création ou à la reprise d'une entreprise (ACCRE) et 6% des retraités. Leur moyenne d'âge est de 40 ans et deux sur trois sont des hommes.
19% ont choisi une activité commerciale de détail, 12% sont dans la construction et 9% dans la catégorie "soins de beauté, entretien corporel, hôtesses d'accueil, astrologie, tatouage, services pour animaux de compagnie, etc."
Fort de cet engouement et malgré la crise, le gouvernement a revu à la hausse son objectif de créations d'entreprises et en attend désormais 500.000 sur l'ensemble de 2009, contre 327.000 l'an dernier.
Il faudra toutefois attendre pour savoir si l'activité économique générée par les auto-entrepreneurs est bien à la hauteur du succès recueilli par les inscriptions.
Les premiers éléments sur les déclarations d'activité au premier trimestre ne seront en effet pas disponibles avant la mi-août.
"Ca va donner des chiffres qui seront assez faibles au début mais le chiffre d'affaires est cumulatif et on va avoir une progression en cours d'année", a assuré M. Novelli.
Ce statut, considéré comme un "miroir aux alouettes" par le Parti socialiste, a aussi suscité le courroux des artisans qui y voient une concurrence déloyale. Une critique à laquelle le gouvernement a tenté de répondre avec un certain nombre d'ajustements, comme l'obligation de fournir une attestation de qualification professionnelle.
Afin de le rendre encore plus attractif, il a aussi été étendu à certaines professions libérales et son accès pour les fonctionnaires sera assoupli dès septembre.
Les déclarations de chiffres d'affaires seront en outre prises en compte pour le versement du revenu de solidarité active (RSA), dont le montant "sera ajusté en temps réel" dès le 1er août.
A partir de la rentrée, les auto-entrepreneurs d'outre-mer bénéficieront aussi de taux spécifiques plus avantageux.