Le géant allemand de la chimie BASF a annoncé lundi qu'il allait supprimer 3.700 emplois d'ici à 2013 dans le cadre de la vaste restructuration lancée après le rachat du groupe suisse Ciba.
La plupart des emplois visés seront supprimés d'ici à la fin de l'année prochaine, selon un communiqué, et la très grande majorité concerne des salariés de Ciba, a détaillé un porte-parole interrogé par l'AFP.
Au total, 500 emplois seront supprimés chez BASF et 3.200 chez Ciba, soit plus du quart de son effectif, a-t-il expliqué. Ciba employait 12.500 personnes dans le monde à fin 2008, selon son site internet.
Sur les 55 sites de production de Ciba, 23 sont sur la sellette, pour être restructurés, fermés ou vendus, indique aussi le groupe allemand qui s'engage à prendre une décision pour chaque usine avant la fin du premier trimestre 2010.
La région de Bâle, où Ciba a son siège, est particulièrement visée avec la disparition programmée d'un quart des 1.600 emplois, selon le porte-parole. Au total, 500 des 2.500 emplois suisses seront supprimés.
Les 32 sites restants seront intégrés au groupe et partiellement restructurés, selon le communiqué.
BASF avait déjà prévenu qu'il allait restructurer massivement le groupe suisse de chimie de spécialité, qui fournit l'industrie papetière, des additifs pour plastiques ou encore des produits pour le retraitement des eaux, acquis en avril pour 3,8 milliards d'euros.
"Dans certains domaines, Ciba peut être mieux organisé", a encore justifié lundi un porte-parole.
Dans le cadre de ce rachat, BASF veut économiser 300 millions d'euros d'ici à fin 2010 et espère des synergies entre les deux groupes chiffrées lundi à "au moins" 400 millions d'euros par an à partir de 2012.
En attendant, l'intégration de Ciba va coûter au leader mondial de la chimie 550 millions d'euros environ, dont 150 millions dès cette année.
"Malheureusement, pour certains de nos salariés, ce ne sont pas de bonnes nouvelles", a commenté dans le communiqué Jürgen Hambrecht, le patron de BASF, promettant de prendre des décisions sur les sites visés "aussi vite que possible" et "dans la transparence".
"Les activités combinées (de BASF et Ciba) ne peuvent avoir du succès à long terme que si (...) nous exploitons toutes les synergies", a-t-il justifié.
Au-delà de l'intégration du groupe suisse, le groupe allemand a déjà lancé d'importantes mesures de baisses de ses coûts de production. Il a ainsi fermé une usine de polystyrène en Allemagne et a annoncé fin avril la suppression de 2.000 emplois.
Parallèlement, au 12 juin, 4.800 personnes étaient au chômage partiel en Europe, dont 3.900 en Allemagne, en raison de la faiblesse de la demande en produits chimiques, a précisé à l'AFP une porte-parole de BASF.
A 14H04 GMT, à la Bourse de Francfort, BASF était une des rares valeurs dans le vert (+0,73% à 27,86 euros), sur un indice vedette Dax en recul de 0,94%.
Selon Carsten Kunold de Merck Finck, cité par Dow Jones Newswires, les coûts d'intégration sont conformes aux attentes -- d'où la faible réaction de l'action.