La Bourse de Paris a terminé mercredi en baisse, (-0,81%), une nouvelle fois affectée par les tensions dans le bassin méditerranéen, Libye en tête, et par la hausse des prix du pétrole.
L'indice vedette parisien a reculé de 32,83 points à 4.034,32 points dans un volume d'échanges de 4,19 milliards d'euros.
Sur les autres places européennes, Francfort a perdu 0,58%, Londres 0,35% et l'Eurostoxx 50 0,81%.
Le marché parisien s'est maintenu dans le rouge toute la séance, mais a évolué en dents de scie, preuve de la fébrilité des investisseurs, alors que la situation en Libye inquiète et que le marché suit de près les déclarations du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.
"Avec la Libye, nous ne sommes pas dans des processus de transitions comme en Tunisie ou en Egypte", a souligné Bertrand Lamielle, directeur de la gestion chez B*Capital (groupe BNP Paribas). En outre, "les investisseurs surveillent ce qui se passe dans les autres pays qui pourraient subir des effets d'entraînement".
Ces incertitudes ont poussé les prix du pétrole à la hausse - le prix du baril ayant redépassé mercredi les 100 dollars à New York - et les marchés du Golfe ont souffert par ricochets: la Bourse d'Arabie saoudite a ainsi chuté de 3,9% tandis que celles du Koweit et de Dubaï ont atteint leur plus bas niveau depuis au moins six ans.
Face à ces tensions, les investisseurs n'ont prêté aucune attention à l'enquête ADP sur le secteur privé aux Etats-Unis, d'ordinaire surveillée.
Cet indicateur a réservé une bonne surprise, avec quelque 217.000 emplois créés en février contre 165.000 attendus, des chiffres de bon augure à deux jours de la publication des chiffres officiels de l'emploi aux Etats-Unis.
Ce chiffre "aurait dynamisé les marchés à une époque, mais aujourd'hui, ce n'est pas la thématique", a résumé Yves Marçais, de Global Equities.
"Il faut désormais confirmer ce chiffre sur la totalité de l'emploi et pas seulement sur le secteur privé", a estimé de son côté M. Lamielle.
Autres facteurs de tensions sous-jacents: la remontée des craintes sur les dettes souveraines en Europe alors que les taux auxquels se finance le Portugal sur le marché sont autour de 7,3%, un niveau prohibitif.
"Cette problématique pourrait resurgir", a averti M. Lamielle, d'autant plus que l'Irlande veut renégocier le plan d'aide initialement mis en place.
Sur le front des valeurs, Bouygues (+3,04% à 34,21 euros) et Vinci (+1,15% à 43,60 euros) ont tiré leur épingle du jeu grâce à des résultats annuels solides et des perspectives encourageantes pour 2011.
En revanche, le plan de scission dévoilé mardi soir par Carrefour a déçu (-3,90% à 33,60 euros) dont le titre a enregistré la plus forte baisse du CAC 40. Le groupe de distribution envisage la scission totale de son activité hard discount (Dia) et partielle de sa foncière, une opération destinée à mieux valoriser l'investissement de ses actionnaires. Ce projet était en partie anticipé par le marché, qui a regretté un manque de précisions.
Le groupe de distribution publiera également jeudi ses résultats annuels.
Autre entreprise ayant publié ses résultats: Essilor a reculé de 2,98% à 51,08 euros malgré des résultats supérieurs aux attentes.
Hors CAC 40, Seb a reculé de 3,75% à 68,83 euros, en raison de résultats décevants et d'objectifs jugés incertains, et le titre du fournisseur d'équipements de traitement de courrier Neopost a perdu 5,16% à 65,80 euros, ses perspectives de croissance pour 2011 ayant déçu les investisseurs.
En revanche, le groupe de chimie Arkema a bondi de 8% à 57,78 euros, soit la plus forte hausse du SBF 120, après l'annonce d'un bénéfice net record pour 2010. Il vise désormais une rentabilité au niveau des meilleurs acteurs de son secteur à horizon 2015.