La Bourse de Paris a terminé en forte baisse lundi (-2,01%) en raison d'un regain d'inquiétude sur la crise de la dette en zone euro et sur l'état de l'économie mondiale.
Le CAC 40 a cédé 83,87 points à 3.906,98 points dans un volume d'échanges de 3,642 milliards d'euros.
Même pessimisme sur les autres places européennes, Londres a perdu 1,89%, Francfort 2% et l'Eurostoxx de 1,90%.
"Les investisseurs mettent la pression sur les dirigeants politiques européens à quelques jours du G8. Ils veulent des solutions pour la zone euro d'autant que la situation semble se détériorer", a commenté Frédéric Aubel, vendeur d'actions chez Global Equities.
Outre la dégradation de la note grecque vendredi et l'abaissement de la perspective de l'Italie, les investisseurs ont dû composer avec une situation tendue en Espagne.
La quatrième économie de la zone euro a été traversée ce week-end par un mouvement de contestation inédit contre le chômage et la crise économique, alors que se tenaient dimanche des élections locales qui ont vu perdre les socialistes au pouvoir. Cette défaite pourrait rendre plus difficile la mise en place de réformes pour lutter contre un emballement de la dette, ont fait valoir plusieurs experts.
Dans le sillage de ce regain de tensions, l'euro a chuté face au dollar, évoluant sous le seuil de 1,40 dollar pour la première fois depuis plus de deux mois.
"Il faut que l'Union européenne propose des solutions pérennes pour améliorer la situation", a souligné M. Aubel. Une piste pourrait être un échange entre des obligations triple A du Fonds européen de stabilité financière (FESF) et des obligations grecques par exemple, a-t-il ajouté.
"Cela éloignerait la perspective d'une restructuration de la dette hellénique et rassurerait le marché", a-t-il indiqué.
Autre source d'inquiétude, la santé économique mondiale alors que la croissance de l'activité manufacturière chinoise a ralenti en mai à un plus bas depuis 10 mois, selon l'indice PMI de la banque HSBC.
Enfin, l'éruption d'un volcan islandais a fait craindre aux investisseurs une paralysie du trafic aérien comme celle causée par l'Eyjafjoell en 2010. Du côté des valeurs, les bancaires ont particulièrement souffert. Crédit Agricole a reculé de 2,95% à 10,53 euros, Natixis de 2,39% à 3,76 euros, Axa de 2,38% à 14,34 euros et BNP Paribas de 1,82% à 51,37 euros.
Le luxe a été lourdement sanctionné dans ce contexte de retour de l'aversion au risque. PPR a reculé de 2,75% à 115,10 euros et LVMH de 2,52% à 116,05 euros. Alcatel-Lucent a perdu 3,09% à 3,95 euros pour les mêmes motifs.
Renault a cédé 3,08% à 38,26 euros. Le gouvernement souhaite que le constructeur engage une refonte de sa direction à la faveur du remplacement de son numéro deux après le faux scandale d'espionnage qui a secoué le constructeur automobile, selon Les Echos.
Les secteurs pétrolier et parapétrolier ont été affectés par le recul de l'or noir sous les 97 dollars le baril à New York. Total, première capitalisation du CAC 40 a reculé de 1,10% à 39,49 euros et Technip de 3,27% à 70,43 euros.
Hors CAC 40, Air France-KLM a cédé 4,54% à 11,46 euros dans le sillage de l'éruption du volcan islandais.
Enfin, le titre Europacorp n'a pas été pénalisé par la tendance très maussade des marchés terminant en hausse de 1,41% à 4,31 euros. Le film "The Tree of Life" de Terrence Malick, distribué par la société de Luc Besson, ayant remporté dimanche soir à Cannes la Palme d'or.