Le groupe aérien franco-néerlandais Air France-KLM, malmené en Europe par la concurrence des compagnies à bas prix, a enregistré pour le douzième mois d'affilée une baisse du trafic en décembre (-4,6%) tout en parvenant à améliorer ses recettes, a-t-elle annoncé lundi.
Cette baisse concerne le nombre de passagers kilomètre transporté (PKT).
Lors du mois de décembre, le groupe a en outre transporté 5,5 millions de passagers contre 5,8 millions un an plus tôt, soit une baisse de 5,1%.
La compagnie précise avoir fortement réduit ses capacités (-5,5%), ce qui a permis d'améliorer le coefficient d'occupation pour l'établir à 79,7% contre 78,9% en décembre 2008.
C'est en Europe que le groupe a enregistré la plus forte baisse du trafic (6,4%) et du nombre de passagers (-6,1%) avec un taux d'occupation de 67,3% (+1,3 point sur un an).
"Sur le réseau européen, les capacités sont en recul de 8,3% sous l'effet combiné des conditions météorologiques et de la restructuration du réseau", explique la compagnie dans un communiqué.
A l'instar des compagnies allemande Lufthansa et britannique British Airways, Air France-KLM pâtit de la vive concurrence de compagnies aériennes low cost, l'irlandaise Ryanair et la britannique easyJet en particulier, ainsi que du train, qui s'est accentuée avec la crise économique.
Air France-KLM avait dévoilé en novembre une nouvelle stratégie pour contrer les low cost. Elle a ainsi décidé de réduire la plupart des tarifs de ses moyen-courriers à partir du 1er avril et de limiter certaines prestations sur ces vols.
Parallèlement, l'activité fret est restée à la peine en décembre mais elle continue de se redresser.
Le coefficient d'occupation a bondi de 8,4 points à 70,1%. Le trafic baisse de 8,5% pour des capacités réduites de 19,4%. Il avait baissé de 14,7% en novembre et de 19,1% en octobre.
Yan Derocles, analyste chez Oddo Securities, a estimé que ces chiffres étaient encourageants. "Il faut revenir à 2005 pour avoir un tel coefficient d'occupation. Cela signifie qu'on peut jouer sur les tarifs, ceci est de bon augure".
Les analystes ont en outre salué la poursuite du redressement des recettes unitaires avec un retour de la clientèle haut de gamme.
"La donnée la plus importante est la recette unitaire, qui avait commencé à enregistrer un peu de mieux en octobre et novembre. Et ce mieux est confirmé", a commenté Bruno de la Rochebrochard, analyste chez Raymond James Euro Equities.
"L'intérêt, c'est d'avoir des coefficients de remplissage ou d'occupation qui se tiennent. Si vous avez une baisse de trafic de 4 ou 4,5% mais que les capacités arrivent à baisser, cela vous permet de maintenir une recette unitaire voire de l'améliorer", a-t-il rappelé.
Pierre Boucheny, analyste chez Kepler capital markets, estime qu'Air France-KLM gère la situation "de façon cohérente".
"Il n'y a pas d'inadéquation entre l'offre et le volume. Toutes les zones baissent de 2 à 6%. Sur l'Europe, il y a deux à trois points d'écart mais cela a toujours été structurel", a-t-il ajouté.
Il estime lui aussi que "le point clé est le +yield+ ou recettes unitaires qui se redressent".
M. de la Rochebrochard souligne que "c'est sur le long-courrier et les classes business que la compagnie fait le plus de résultats, donc c'est plutôt encourageant".