La Bourse de Paris a clôturé en légère baisse jeudi, dans un marché inquiet du ralentissement économique mondial et de la situation de l'Espagne qui n'a toujours pas sollicité l'aide de ses partenaires européens.
L'indice CAC 40 a cédé 0,62% à 3.509,92 points dans un volume d'échanges assez faible de 2,701 milliards d'euros.
Sur les autres places financières européennes, Francfort a terminé à l'équilibre (-0,02%), et Londres a perdu 0,57%. L'indice Eurostoxx a également reculé de 0,57%.
"Le marché a pris prétexte de mauvaises statistiques notamment en Chine et en Europe pour reprendre son souffle après sa récente envolée insufflée par l'action des grandes banques centrales de la planète", commente Renaud Murail, gérant d'actions chez Barclays Bourse.
En Chine, l'activité manufacturière continue de se contracter, malgré les récentes mesures de relance prises par les autorités.
De son côté, l'activité du secteur privé en zone euro a, contre toute attente, enregistré en septembre sa plus forte contraction en plus de trois ans, douchant les espoirs d'une reprise de l'économie.
"La région semble donc replonger dans une récession technique, comme l'indique l'indice flash PMI qui affiche un niveau conforme à une baisse trimestrielle du produit intérieur brut de 0,6%", commente Chris Williamson, chef économiste chez Markit.
Enfin, aux Etats-Unis, les inscriptions hebdomadaires au chômage se sont révélées plus élevées qu'attendu.
"La situation de l'Espagne crée aussi des zones d'ombre et diminue l'appétit des investisseurs pour les actifs risqués", souligne M. Murail.
La quatrième puissance de la zone euro est parvenue à lever près de 5 milliards d'euros à dix ans, échéance considérée comme un baromètre de la confiance des investisseurs, avec des taux en nette baisse.
Mais le bon déroulement de cette émission obligataire ne fait que reporter une éventuelle demande d'aide du pays.
Pour M. Murail, "toute la question est de savoir à quel moment l'Espagne va demander une aide, seule condition pour une intervention de la Banque centrale européenne".
Les secteurs cyclique et bancaire ont été pénalisés par le regain d'inquiétudes sur la croissance mondiale. Société Générale a cédé 2,26% à 23,56 euros, BNP Paribas 1,54% à 38,92 euros et Crédit Agricole 1,09% à 5,73%.
Parmi les valeurs cycliques, les plus dépendantes de la conjoncture, Vallourec a reculé de 2,89% à 36,85 euros et Alstom de 1,71% à 29,34 euros.
PSA Peugeot Citroën a enregistré le plus fort recul du CAC 40 (-3,29% à 6,64 euros) alors que l'agence de notation Fitch Ratings a encore abaissé d'un cran la note du constructeur, faute de pouvoir envisager une amélioration rapide de sa situation financière. Le groupe a par ailleurs officialisé la cession prochaine de 75% de sa filiale de logistique Gefco aux chemins de fer russes RZD.
Le titre du groupe d'informatique médicale Cegedim a reculé de 3,81% à 15,13 euros, pénalisé par une perte nette de plus de 100 millions d'euros au premier semestre.
DNXcorp, spécialiste du commerce en ligne dédié au charme, a pris 1,74% à 17,50 euros, malgré un bénéfice semestriel en très légère baisse.
Belvédère, après s'être envolé de plus de 20% mercredi, a dévissé de 18,55% à 54,59 euros. Le groupe de spiritueux a franchi une étape décisive dans sa longue restructuration en obtenant l'aval de ses créanciers pour mettre en place son plan afin d'éponger une dette de plus de 500 millions d'euros.
Enfin, Vexim, spécialiste du traitement des fractures vertébrales, a cédé 0,93% à 8,48 euros après avoir creusé sa perte semestrielle.