Le groupe pétrolier américain Chevron a vu son bénéfice net et son chiffre d'affaires reculer l'année dernière, sur fond de baisse de sa production et des prix moyens du gaz et du pétrole, selon des résultats publiés vendredi.
Le bénéfice net pour l'ensemble de l'année 2012 a reculé de 3% à 26,2 milliards de dollars.
Au quatrième trimestre, il a en revanche bondi de 42% à 7,2 milliards de dollars.
Le bénéfice ajusté par action, qui fait référence sur le marché, est ressorti selon le groupe à 3,70 dollars sur le trimestre et 13,32 dollars sur l'année.
Cela représente respectivement 66 et 84 cents de mieux que la prévision moyenne des analystes. Mais plusieurs de ces derniers relevaient que les chiffres du groupe intégraient encore des éléments exceptionnels, et notamment 1,4 milliard de dollars de recettes au quatrième trimestre dues à des cessions et échanges d'actifs.
Chevron a notamment procédé à des échanges de parts dans d'importants projets gaziers en Australie avec son concurrent anglo-néerlandais Shell.
Le chiffre d'affaires pour sa part a reculé plus que prévu, de 5% à 241,9 milliards de dollars sur l'ensemble de l'année. Au quatrième trimestre, il progresse de 1% à 60,6 milliards mais reste sous les attentes. Le marché espérait respectivement 245,9 et 68,6 milliards.
Chevron a notamment réduit sa production, qui a atteint en moyenne 2,61 millions de barils équivalent pétrole par jour l'an dernier, après 2,67 millions en 2011.
Il a mis cette baisse sur le compte de l'interruption des activités sur le champ pétrolifère de Frade, au large du Brésil, ainsi que des délais dans le démarrage d'activités de gaz naturel liquéfié en Angola.
Le rythme de la production est remonté au quatrième trimestre, à 2,67 millions de barils par jour, et Chevron table pour cette année sur un niveau du même ordre, autour de 2,65 millions de barils par jour, a indiqué le PDG du groupe, John Watson, lors d'une conférence avec des analystes.
Il s'est félicité d'une performance financière "plutôt solide", qui "valide notre stratégie et les nombreuses décisions d'investissement du passé".
Il a notamment relevé que le raffinage et la distribution ("downstream") avaient profité des efforts pour simplifier l'activité et en réduire ses coûts: les bénéfices de cette division ont augmenté de 20% l'an dernier à 4,3 milliards de dollars.
Dans l'exploration et la production ("upstream"), les bénéfices ont en revanche reculé, de 4% à 23,8 milliards.
Chevron a terminé l'année avec 10 milliards de dollars de liquidités, mais sa direction a affiché sa volonté de prudence en matière d'acquisitions.
Le groupe se concentre sur "les rendements qu'il peut avoir" et s'est montré par exemple "sélectif" dans ses achats sur des gisements non conventionnels aux Etats-Unis. "Beaucoup de transactions (potentielles) arrivent sur notre table, mais nous saisissons les opportunités où (...) nous pouvons générer des rendements solides. Actuellement, il y a des actifs qui se vendent et qui sont très chers", a commenté M. Watson.
A Wall Street, l'action Chevron progressait de 1,12% à 116,44 dollars vers 19H45 GMT.