La Bourse de Paris a terminé mardi en très nette baisse (-3,64%), affaiblie par les craintes de contagion de la crise grecque à d'autres pays européens, sur fond de rumeurs qui ont alimenté la nervosité des marchés.
Le CAC 40 a chuté de 139,17 points à 3.689,29 points dans un volume de transactions très étoffé, de 6,347 milliards d'euros.
Ce coup de tabac a touché la plupart des Bourses européennes: le Footsie de Londres a perdu 2,56%, le DAX de Francfort 2,60%, l'Ibex-35 de Madrid 5,41% et l'Eurostoxx 50 3,85%.
Après une ouverture stable, le marché a décroché en milieu de matinée, en raison de rumeurs sur une demande d'aide de Madrid auprès du Fonds monétaire international (FMI), a indiqué Frédéric Rozier, gérant chez Meeschaert Gestion Privée.
Ces rumeurs ont été formellement démenties par le Premier ministre espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero. "J'ai entendu parler de cette rumeur, et je ne lui accorde aucun crédit", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Bruxelles.
Mais ce démenti n'a pas permis à la Bourse parisienne de se redresser car plusieurs seuils techniques à la baisse avaient été franchis, a précisé le gérant de Meeschaert.
Paris a même creusé ses pertes à une heure de la clôture, dépassant les 3% de baisse du CAC 40, en raison du recul de Wall Street, elle aussi affaiblie par les craintes de contagion à l'Espagne de la crise financière.
Depuis la crise grecque, "les investisseurs regardent pays par pays" l'état des finances publiques, et "depuis quelques jours, c'est le tour de l'Espagne", a indiqué Frédéric Rozier. La moindre inquiétude pousse les investisseurs à vendre "car nous sommes sur des marchés très fragilisés depuis la crise grecque", a-t-il ajouté.
Des bruits faisaient également état d'une nouvelle dégradation de la note de l'Espagne. Ces rumeurs ont elles aussi été démenties, à l'AFP, par les trois principales agences de notation Standard and Poor's (S&P), Moody's et Fitch.
Les banques, qui sont en première ligne en cas de regain d'inquiétudes sur les risques souverains, ont dévissé: Crédit Agricole, qui possède la banque grecque Emporiki, a chuté de 5,97% à 10,395 euros. BNP Paribas a perdu 6,12% à 49,10 euros, Société Générale 5,75% à 38,62 euros et Dexia 5,30% à 3,929 euros.
Les plus fortes baisses ont toutefois été enregistrées par les valeurs du secteur automobile, en raison de mauvais chiffres des ventes de voitures neuves en avril en Allemagne, qui ont chuté de 32%.
Peugeot a perdu 7,07% à 21,03 euros, Valeo 6,65% à 23,92 euros, Renault 6,42% à 33,3 euros, Faurecia 7,57% à 14,12 euros et Michelin 4,75% à 52,34 euros.
Les rares valeurs qui ont fait preuve de résistance, en affichant une baisse bien inférieure à celle de l'ensemble de la cote, étaient celles dites "défensives", à savoir les moins sensibles à la conjoncture économique.
Ainsi, Sodexo a perdu 0,16% à 45,73 euros, EDF 0,44% à 40,82 euros, Carrefour 0,46% à 36,71 euros, Casino Guichard 0,59% à 67,30 euros et Suez Environnement 0,71% à 16,06 euros.