La première banque allemande Deutsche Bank a réaffirmé mercredi ses objectifs pour 2015 tout en reconnaissant avoir encore beaucoup de défis à surmonter, ce qui n'a pas empêché son directoire de proposer un dividende inchangé pour 2013.
"Sur la base des progrès réalisés, nous réaffirmons avec confiance nos prévisions pour 2015 et nos objectifs financiers de renforcement de notre capital, de réduction des coûts, de rentabilité, et de performance de nos activités de coeur de métier. (...) La stratégie pour 2015 est sur la bonne voie", a déclaré Jürgen Fitschen, l'un des deux co-patrons de la banque, lors de sa conférence de presse annuelle de résultats à Francfort.
Dans le cadre de cette stratégie, l'institut vise une réduction de ses coûts de 4,5 milliards d'euros par an, un ratio de fonds propres "durs" (Common Equity Tier 1) de plus de 10% à la fin du premier trimestre 2015 et une réduction substantielle de la taille de son bilan. Au 31 décembre 2013, celui-ci représentait 1.100 milliards d'euros, un recul de 11% par rapport à fin 2012.
En 2013, la banque a réalisé un bénéfice net de 1,08 milliard d'euros, après 315 millions d'euros l'année précédente, où elle avait été plombée par de grosses charges notamment liées à des plaintes en justice. Elle a toutefois déçu les investisseurs en publiant une perte de 965 millions d'euros au dernier trimestre, en raison une fois de plus de lourdes charges exceptionnelles.
"L'équipe de direction n'est pas satisfaite de ce résultat", a commenté Anshu Jain, l'autre co-patron de la banque, tout en mettant en avant les progrès réalisés l'an passé.
"Nos activités de coeur de métier ont atteint des niveaux de rentabilité presque record et dans le même temps, nous avons rendu Deutsche Bank plus sûre, plus resserrée, plus équilibrée. C'est un parcours que nous sommes décidés à poursuivre", a-t-il affirmé.
Le duo à la tête de Deutsche Bank s'est également félicité des avancées concernant le changement de sa culture interne promis en 2012, après qu'une pluie de litiges et enquêtes a entaché le nom de la banque ces dernières années.
"Le changement de culture se diffuse à tous les échelons de la banque", a souligné M. Jain, citant notamment de nouvelles règles de rémunération pour ses cadres, basées sur les performances de long terme plutôt que sur la rentabilité immédiate.
La banque n'en a pas moins affiché sa prudence, estimant que "2014 sera une année de nouveaux défis, d'investissements supplémentaires". Durant cette année, elle va devoir poursuivre la restructuration de ses activités, la réduction de ses coûts et s'adapter à de nouvelles exigences réglementaires.
"2014 sera une année au cours de laquelle nous allons continuer à faire face à des litiges juridiques majeurs. Nous anticipons de nouvelles charges dans ce domaine, mais notre but est de mettre la majorité des principales affaires derrière nous le plus vite possible", a ajouté M. Fitschen.
En dépit de ces difficultés, la première banque allemande a annoncé mercredi avoir proposé le paiement d'un dividende de 0,75 euro par action à ses actionnaires au titre de l'exercice 2013, un niveau inchangé par rapport à 2012.