L'Europe se dirige "résolument vers un gouvernement économique de la zone euro" après la crise de la dette qui a révélé "des oublis de notre union monétaire", a déclaré François Fillon vendredi à Séoul, avant un sommet des leaders européens qu'il estime "décisif".
"La zone euro vient de traverser la crise la plus grave de son histoire. La crise a révélé des oublis de notre union monétaire", a estimé le Premier ministre français dans un discours à la Chambre de commerce franco-coréenne.
L'Europe, qui se trouve "face à un nouveau défi", "s'oriente résolument vers un gouvernement économique de la zone euro" dont les contours pourraient être notamment évoqués dimanche à Bruxelles lors d'un sommet des dirigeants des 27 pays européens qui sera "décisif", selon lui.
Paris et Berlin ont toutefois reconnu mercredi soir qu'il ne serait pas possible d'arriver à un accord dès dimanche, et annoncé la tenue d'un sommet des 17 pays de la zone euro mercredi 26.
Les Européens planchent sur un plan en trois temps: restructuration de la dette grecque, recapitalisation des banques européennes pour y faire face, renforcement du fonds de secours de la zone euro.
Les discussions butent sur les divergences entre Paris et Berlin concernant la configuration du fonds de sauvetage européen, le FESF, malgré les assurances du ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble que les deux pays sont en "accord total".
La France plaide pour la conversion du FESF en établissement bancaire afin qu'il puisse emprunter de l'argent auprès de la Banque centrale européenne (BCE). Mais Berlin et la BCE s'y opposent fermement.
Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, qui se sont rencontrés mercredi à Francfort, doivent s'entretenir à nouveau samedi à Bruxelles pour préparer une "réponse globale et ambitieuse" à la crise.
Quant à la gouvernance européenne, le sommet de dimanche doit entériner la nomination du président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, à la présidence des sommets des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union monétaire.
"Aujourd'hui, l'Europe est face à un nouveau défi. Comme elle l'a toujours fait par le passé, elle surmontera les épreuves et en sortira renforcée. Je vous encourage à avoir confiance en l'Europe", a dit François Fillon en Corée du Sud.
Le Premier ministre français a entamé vendredi une visite de trois jours en Corée du Sud et au Japon placée sous le signe du futur G20 qui se déroulera début novembre à Cannes (France).
Après son discours devant les milieux d'affaires sud-coréens et un entretien avec son homologue Kim Hwang-sik, il devait être reçu vendredi en fin de journée par le président Lee Myung-bak auprès duquel il devait promouvoir l'action de l'Union européenne face à la crise et évoquer les efforts à faire de la part des Européens et Asiatiques lors du sommet de Cannes.
Il s'envolera samedi matin pour le Japon. Il se rendra dans la ville d'Ishinomaki --sinistrée par le tsunami du 11 mars--, où il rencontrera des ONG et des bénévoles français qui travaillent à la reconstruction;