Le groupe aéronautique européen EADS est menacé d'une nouvelle plainte de fonds qui l'accusent d'avoir manqué à ses obligations d'information durant la production de l'A380 et qui réclament plus de 800 millions d'euros de dédommagement, a appris mardi l'AFP.
Plus d'une centaine d'investisseurs institutionnels, qui représentent 20% du capital flottant d'EADS, se sont regroupés dans une fondation néerlandaise pour lancer une plainte collective aux Pays-Bas, a déclaré à l'AFP Christian Wefers, du cabinet d'avocats américain DRRT, qui représente les fonds.
Les dommages et intérêts escomptés "vont dans les 800 millions d'euros au moins", a précisé M. Wefers, confirmant des informations du Financial Times Deutschland.
"La plainte est prête, nous envisageons de la déposer d'ici la fin de la semaine" devant un tribunal d'Amsterdam, a ajouté l'avocat d'affaires de la branche allemande de ce cabinet à Francfort (ouest).
M. Wefers a refusé de citer les noms des plaignants. Mais lors d'une précédente procédure contre EADS abandonnée début novembre figuraient notamment des fonds d'investissements appartenant à Deutsche Bank, UBS ou DekaBank, selon le Financial Times Deutschland.
Les actionnaires veulent obtenir des dommages et intérêts d'EADS en raison des déboires de la production de son avion très gros porteur A380 entre 2006 et 2009, qui avaient fait chuter le cours de l'action.
De nombreux actionnaires qui s'estimaient lésés avaient accusé le groupe de n'avoir pas donné assez d'informations au marché, voire d'avoir menti, et avaient aussi invoqué des délits d'initiés liés à des ventes d'actions.
Jusqu'à présent toutes les plaintes en ce sens contre EADS ont échoué.
Le groupe européen se montrait ainsi confiant mardi.
"Très récemment, la cour d'appel d'Amsterdam a rejeté une demande d'enquête au sujet d'une éventuelle mauvaise gestion liée aux retards de livraison de l'A380. EADS anticipe que le tribunal civil néerlandais qui aura à gérer une telle action aboutira aux mêmes conclusions", a indiqué un porte-parole du groupe.
"Je pense que nous avons des chances de réussir", a cependant estimé M. Wefers.
"EADS savait qu'il allait y avoir des retards de production et rien n'a été dit", selon Pieter Koetsier, du cabinet d'avocats néerlandais Kennedy van der Laan, qui travaille conjointement avec DRRT.