TOKYO (Reuters) - La confiance des grandes entreprises industrielles japonaises s'est détériorée au cours des trois derniers mois, lit-on dans le rapport trimestriel de la Banque du Japon (BoJ) publié jeudi, en raison notamment d'une baisse de la demande en provenance de Chine.
En revanche, toujours selon le "tankan", le climat des affaires dans le secteur des services s'est amélioré pour atteindre un pic de plus de 20 ans, à la faveur du bas niveau des coûts de l'énergie et d'un afflux de consommateurs chinois dans les grands magasins japonais.
De manière générale, les grandes entreprises de la troisième économie mondiale ont réaffirmé leurs ambitieux projets d'investissement, un élément susceptible d'éviter une nouvelle récession au pays dans un avenir proche.
Même si ces données quelque peu contradictoires ne suffisent pas, à elles seules, à inciter la Banque du Japon à prendre prochainement des nouvelles mesures de soutien à l'économie, la banque centrale reste sous pression pour faire en sorte que les vents contraires venus de l'étranger, et en premier lieu de Chine, ne viennent pas remettre en cause les projets de dépenses des entreprises.
L'indice "tankan" qui mesure le sentiment des grands industriels a baissé de trois points, à +12, accusant son premier recul en trois trimestres. Les économistes interrogés par Reuters avaient anticipé en moyenne un repli plus limité, à +13.
UN ASSOUPLISSEMENT MONÉTAIRE JUGÉ PROBABLE
"Le tankan montre que le sentiment des entreprises japonaises résiste malgré une récente série d'indicateurs plutôt contraires. Nous partons du principe que la Banque du Japon attendra jusqu'au mois d'avril pour assouplir encore sa politique monétaire", a estime Yuichiro Nagai, économiste chez Barclays (LONDON:BARC) Capital.
"Cependant, nous ne pouvons exclure la possibilité d'un nouvel assouplissement monétaire ce mois-ci, si un autre indicateur mitigé augmente les risques d'une récession."
Le comité de politique monétaire de la BoJ se réunira la semaine prochaine et à la fin du mois.
Après une baisse inattendue de la production industrielle en août, l'enquête mensuelle menée auprès des directeurs d'achat a montré un premier ralentissement en trois mois de la croissance de l'activité manufacturière en septembre.
Hors secteur manufacturier, l'indice du sentiment des grandes entreprises a augmenté de deux points, à +25, un niveau jamais atteint depuis 1991.
Dans leur ensemble, les grandes entreprises japonaises anticipent une détérioration des conditions d'activité sur la période octobre-décembre, ce qui ne les empêche pas de prévoir une hausse de 10,9% de leurs investissements sur l'ensemble de l'exercice fiscal 2015-2016, clos le 31 mars.
(Leika Kihara et Tetsuhsi Kajimoto, Benoît Van Overstraeten pour le service français, édité par Marc Angrand)