Frappé par un taux de chômage record et une profonde crise financière, l'Espagne restera en récession au dernier trimestre 2012, a indiqué vendredi la Banque d'Espagne.
"Les informations les plus récentes portant sur le dernier trimestre de l'année, bien qu'incomplètes, semblent indiquer que l'activité économique a poursuivi sa chute à cause de la contraction de la demande interne", explique le régulateur dans son bulletin économique mensuel.
La mauvaise santé du secteur de la construction, l'un des moteurs de croissance du pays jusqu'à l'éclatement de la bulle immobilière en 2008, alliée à la petite forme des ventes au détail et une confiance des ménages mise à mal par le sombre contexte économique expliquent notamment ce recul du PIB, selon la Banque d'Espagne.
Le régulateur avait déjà indiqué fin novembre que la récession devrait se poursuivre entre septembre et décembre, ce qui serait le sixième trimestre négatif de suite pour le PIB du pays.
La quatrième économie de la zone euro a renoué avec la récession fin 2011, moins de deux ans après en être sortie. Au troisième trimestre 2012, le PIB de l'Espagne a reculé de 0,3% par rapport au trimestre précédent, déjà en repli de 0,4%.
Le gouvernement espagnol table sur une baisse d'environ 1,5% du PIB cette année mais est plus optimiste pour 2013, avec un recul attendu de 0,5%.
Ces prévisions sont toutefois battues en brèche par celles de nombreux analystes et institutions. L'Union européenne et l'OCDE estiment ainsi que le PIB de l'Espagne, engagée dans une cure d'austérité sans précédent, chutera de 1,4% l'année prochaine.
Afin de réduire son déficit public, le pays vient d'approuver un budget 2013 qui prévoit de récupérer 39 milliards d'euros, entre hausses d'impôts et économies. Une politique de rigueur à outrance de plus en plus contestée par les économistes, car perçue comme un frein à la reprise et régulièrement dénoncée dans les rues d'Espagne par des manifestations à répétition.