PARIS (Reuters) - La présidente du Front national, Marine Le Pen, entend faire le "procès du Qatar" en réponse à la "plainte incroyable" déposée par l'émirat contre son numéro deux Florian Philippot, qui accuse Doha de financer le djihadisme.
"C'est la première fois qu'un pays porte plainte contre un parlementaire", a-t-elle dit mardi sur iTELE, ajoutant : "Tant mieux, nous allons faire le procès du Qatar, nous allons nous servir de ce procès pour démontrer ce qu'est le Qatar, pour démontrer que c'est une puissance qui a financé les fondamentalistes islamistes".
Le Qatar a porté plainte pour diffamation contre le vice-président du FN Florian Philippot qui a accusé l'émirat de financer "l'islamisme qui tue" dans la foulée des attentats de janvier à Paris.
L'émirat a rappelé dans un communiqué qu'il avait condamné ces attentats et témoigné de sa solidarité à la France.
Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a indiqué de son côté fin janvier que les enquêtes "précises" menées par les services de renseignement français avaient permis de le disculper de tout soupçon de financement des fondamentalistes islamistes.
"Il y a des dizaines de rapports, notamment des services secrets français - contrairement à ce que continue à dire M. Fabius, qui les défend pour des raisons assez incompréhensibles - qui expliquent que le Qatar a financé, peut-être d'ailleurs continue-t-il à le faire, les fondamentalistes islamistes dans l'ensemble du monde", a déclaré Marine Le Pen.
"Nous ferons venir des dizaines de témoins pour démontrer le comportement de ce pays", a ajouté la présidente du FN en s'étonnant que ce soit Florian Philippot, et non elle-même, qui soit visé par la plainte.
"Ça permettra de voir qui est complice du Qatar", a-t-elle ajouté en soulignant que les avocats du pays étaient un proche de François Hollande, Jean-Pierre Mignard, et un défenseur de dirigeants de l'UMP (Francis Szpiner).
"Quand je vois que les avocats du Qatar sont un très proche de François Hollande, qui est président du comité d'éthique du Parti socialiste, et l'autre est l'avocat de (Jean-François) Copé et de (Alain) Juppé, je me dis qu'on a encore là une belle démonstration de l'UMPS."
(Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse)