PARIS (Reuters) - Stockage hivernal, réduction des fuites dans les canalisations, réutilisation des eaux usées : le gouvernement a présenté mercredi ses axes d'action sur la gestion de l'eau en prévision des sécheresses qui seront "communes" dans les années à venir.
"Alors qu’un important épisode de sécheresse touche de nombreux départements, le gouvernement veut apporter des solutions pour résorber durablement les situations de tension hydrique", ont dit dans un communiqué Nicolas Hulot et Stéphane Travert, ministres de l'Ecologie et de l'Agriculture.
La France vit en ce moment une période de sécheresse qui a forcé 82 départements à prendre des arrêtés préfectoraux de restriction d'usage de l'eau. Parmi eux, 30 ont imposé l'arrêt des prélèvements d'eau non prioritaires, comme le lavage de voitures, l'arrosage de jardins ou le remplissage de piscines.
"Cette situation exceptionnelle pourrait devenir commune à partir de 2050 en raison du dérèglement climatique," poursuivent les deux ministres.
Selon eux, des "actions concrètes" doivent être mises en oeuvre de façon à "encourager la sobriété des usages et réguler en amont la ressources, grâce notamment à l'innovation".
Ils proposent d'"engager les citoyens, les entreprises ainsi que les administrations (...) dans des démarches d’économies d’eau", de poursuivre les investissements pour "accentuer la maintenance des réseaux afin de réduire au maximum les fuites dans les canalisations" ou encore de "développer une agriculture plus économe".
Les ministres souhaitent également "réaliser, là où c’est utile et durable, des projets de stockage hivernal de l’eau afin d’éviter les prélèvements en période sèche."
Nicolas Hulot propose d'élaborer un deuxième plan national d'adaptation au changement climatique d'ici la fin de 2017, le dernier portant sur la période 2011-2016.
Pour Stéphane Travert, "cela passe par une approche globale: une agriculture moins gourmande en eau et une optimisation de la ressource".
Il compte mettre en place une cellule d'expertise pour dénouer les éventuelles difficultés administratives rencontrées par les territoires dans la gestion de l'eau. Cette cellule examinera les projets et verra comment "accélérer leur réalisation".
L'Association nationale de défense des consommateurs et usagers (CLCV) a salué le plan d'action.
"Il convient, non de pointer du doigt les agriculteurs, mais de modifier le système de subventions et de redevances qui favorise trop l’irrigation intensive et ne récompense pas assez les bonnes pratiques des agriculteurs volontaires", a déclaré la CLCV par communiqué.
(Caroline Pailliez, édité par Yves Clarisse)