Le groupe d'énergie italien Enel "regarde le dossier" Poweo et s'intéresse aux activités de génération traditionnelle du groupe français mais n'a pas encore pris de décision, a indiqué lundi une porte-parole, confirmant des informations de presse.
"Enel regarde le dossier des activités de génération électrique traditionnelle de Poweo mais aucune décision n'a été prise", a déclaré à l'AFP cette porte-parole.
Enel, dont l'Etat italien détient 31,2%, n'est en revanche "pas intéressé par les activités de Poweo dans les énergies renouvelables", a-t-elle ajouté.
Dimanche, le journal français Journal du Dimanche (JDD) avait indiqué qu'Enel et le groupe pétrolier italien Eni discutaient d'un rachat de Poweo, dont le principal actionnaire, l'autrichien Verbund, cherche à vendre sa participation.
Contacté par l'AFP, Eni s'est en revanche refusé à tout commentaire.
"Les pourparlers n'en sont qu'au stade préliminaire et une décision pourrait prendre plusieurs mois", avait précisé le JDD.
D'autres discussions sont en cours avec Direct Energie au sujet des activités d'énergies renouvelables (éolien et solaire) de Poweo. Leurs dirigeants respectifs avaient estimé en avril qu'un tel rapprochement ferait "sens".
Poweo a enregistré une perte nette de 133,4 millions d'euros en 2010 sous l'effet de lourdes charges exceptionnelles et ses activités commerciales devraient rester déficitaires en 2011, à cause de la fixation au printemps par le gouvernement d'un prix de l'électricité nucléaire trop élevé.
Le gouvernement a choisi de fixer ce prix à 40 euros au 1er juillet puis à 42 euros le mégawattheure (MWh) au 1er janvier 2012, cédant ainsi aux demandes d'EDF. Poweo demandait 35 euros/MWh.
Enel, le plus gros groupe d'énergie italien, "avait déjà regardé le dossier en 2008", rappelle le JDD, qui souligne que l'italien "cherche à s'implanter sur le marché des particuliers en France" alors qu'il fournit déjà les entreprises.
Eni détient déjà de son côté le français Altergaz, fournisseur alternatif de gaz.
Poweo revendique 363.500 clients au 31 mars 2011 (-13,8% sur un an), parmi lesquels 265.700 particuliers (-14,7%) et 97.800 professionnels (-11,3%). La société a réalisé un chiffre d’affaires de 197,8 millions d'euros au premier trimestre 2011, en baisse de 9,7%.