par Pascale Denis
PARIS (Reuters) - AccorHotels a fait mieux qu'attendu en 2016, de solides performances en Allemagne et au Royaume-Uni ayant permis au groupe hôtelier de compenser un recul en France, son premier marché plombé par la chute du tourisme liée aux attentats.
Le groupe, qui compte plus d'une quinzaine de marques dont Ibis, Mercure, Sofitel, Fairmont ou Raffles, a bouclé son exercice sur une croissance organique ralentie à 2,2% (contre 2,9% en 2015), malgré une accélération (+3,1%) au quatrième trimestre (+1,8% au troisième trimestre).
Son résultat opérationnel, en hausse de 3,8% à données comparables à 696 millions d'euros, dépasse le consensus de 676 millions établi par Inquiry Financial pour Reuters et la fourchette des 670 à 690 millions anticipés par le groupe en octobre 2016.
La marge progresse de 50 points de base à 12,4%, contre 11,9% en 2015.
Cette performance s'explique notamment par la hausse de 9% des résultats dégagés en Europe du Nord (qui pèse pour 55% du résultat opérationnel du groupe) grâce à de solides performances en Allemagne et au Royaume-Uni, où les touristes se ruent depuis l'été grâce à la baisse de la livre sterling.
Cette progression a permis de compenser une chute de 13% du résultat d'exploitation en France, plombé par une baisse de 13,2% du Revpar (revenu par chambre, principal indicateur d'activité de l'hôtellerie) à Paris, très impacté par les attentats, les grèves et le sentiment d'insécurité.
AccorHotels, qui tente de trouver la parade face aux appétits du chinois Jin Jiang, son premier actionnaire et principal concurrent en France, et qui s'apprête à faire entrer Nicolas Sarkozy à son conseil d'administration, est en pleine mutation.
Il a bouclé en juillet dernier le rachat des prestigieuses marques de FRHI (Fairmont, Raffles, Swissotel) pour combler ses manques dans le segment du luxe et a engagé la cession partielle de ses actifs immobiliers, attendue d'ici l'été.
La valeur de marché de ces actifs (murs d'hôtels en propriété et location) a été estimée à 6,6 milliards d'euros à la fin 2016.
Le groupe a aussi multiplié les acquisitions défensives pour mieux affronter la concurrence des agences de réservation en ligne comme Booking et les plates-formes de partage comme Airbnb.
En l'espace d'un an, il a racheté le site Onefinestay, la conciergerie John Paul et le spécialiste américain de la location de villas de luxe Travel Keys. Il a aussi pris des participations dans Oasis Collections et Squarebreak, plates-formes de locations haut de gamme.
Il va aussi se lancer sur le marché porteur des auberges de jeunesse avec une nouvelle marque baptisée Jo&Joe attendue en 2018.
Au total, le chiffre d'affaires du groupe a atteint 5,63 milliards d'euros, en hausse de 0,9% en données publiées, contre 5,68 milliards attendus.
Le résultat net progresse de 8,1% à 266 millions d'euros et le dividende proposé est porté à 1,05 par action, contre 1,0 euro un an plus tôt.
(Edité par Dominique Rodriguez)