par Tim Hepher
AMSTERDAM (Reuters) - Airbus (PA:AIR) espère obtenir une aide financière "importante" des pays européens clients de l'A400M pour l'aider à faire face aux nouveaux problèmes de l'avion de transport militaire, a déclaré mercredi son président exécutif Tom Enders.
En février, le groupe européen d'aérospatiale et de défense avait demandé une nouvelle aide pour le programme en raison de pénalités liées à des retards et à une clause contractuelle permettant aux clients de suspendre certains paiements.
Fin mars, Airbus s'était entretenu avec les pays européens clients qui ont décidé de maintenir les pénalités, tout en ouvrant la porte à une certaine flexibilité à court terme.
"Nous sommes très reconnaissants que les gouvernements aient répondu à notre demande d'engager ces discussions qui, nous l'espérons, apporteront un allègement financier important", a déclaré Tom Enders lors de l'assemblée générale annuelle des actionnaires à Amsterdam.
Tom Enders a indiqué que la consommation de trésorerie liée aux problèmes de l'A400M devrait être réduite au-delà de 2018 et que le groupe pourrait alors démontrer ses capacités à générer un cash-flow potentiellement élevé.
Airbus pâtit également des retards de livraisons de l'A320neo, pénalisé par des pénuries touchant un type de moteur.
Tom Enders a mentionné des chiffres suggérant qu'Airbus dégage un bénéfice de 1,5 million de dollars supplémentaires pour chaque A320neo, version plus économe en carburant de son monocouloir vedette.
PLUS DE 720 LIVRAISONS EN 2017
Le président exécutif a dit viser plus de 720 livraisons d'avions de ligne cette année, soit plus que la prévision officielle de plus de 700 appareils.
Airbus prévoit que le "book to bill" (ratio commandes/livraisons) pourrait passer en deçà de 1 en 2017, pour la première fois en huit ans, les commandes au secteur continuant à baisser après un pic en 2014.
Malgré une baisse du "book to bill" pendant quelque temps étant donné la croissance des cadences de production, les perspectives à long terme restent positives, a noté de son côté le directeur financier Harald Wilhelm.
Il a précisé qu'Airbus prévoyait 15 livraisons d'A380 en 2017 et 12 en 2018.
Airbus a déjà dû annoncer l'été dernier une réduction de la production du très gros porteur entré en service il y a près de dix ans face à la faiblesse de la demande, les compagnies craignant de ne pas parvenir à le remplir en période d'incertitudes économiques, lui préférant des bimoteurs.
La chaîne des fournisseurs de l'A350 s'est améliorée mais des goulots d'étranglement demeurent à la suite de retards dans les livraisons de cabines, a de son côté ajouté Tom Enders.
Fabrice Brégier, le numéro deux d'Airbus, qui a tancé publiquement Zodiac Aerospace (PA:ZODC) à plusieurs reprises à cause de ces retards, a prévenu fin février que l'équipementier ne devait pas se laisser déstabiliser par son projet de rachat par Safran (PA:SAF).
Tom Enders a par ailleurs dit qu'il ne savait pas quand les gouvernements proposeraient de nouveaux crédits à l'exportation pour soutenir les ventes d'avions et de quelle ampleur ils seraient. Le système a été gelé l'année dernière après l'ouverture d'une enquête au Royaume-Uni sur des soupçons de corruption présumée, qui a été depuis étendue à la France.
(Avec Cyril Altmeyer à Paris, édité par Dominique Rodriguez)