L'exploitant de la centrale nucléaire japonaise de Fukushima, Tepco, a demandé "l'appui" de groupes industriels publics français pour faire face à la crise sur ce site, a déclaré lundi le ministre français de l'Industrie, Eric Besson, pour qui la situation est "critique".
"Tepco, pour la première fois, je m'en réjouis (...), a demandé l'appui des industriels français concernés, en la circonstance EDF, Areva et le CEA (Commissariat à l'Energie atomique, NDLR). C'est une bonne nouvelle qu'ils le fassent", a déclaré le ministre sur RTL.
"L'opérateur électricien japonais a demandé à la France de l'aider et de trouver un certain nombre de spécialistes en matière de traitement d'eau radioactive, d'eau contaminée", a précisé Eric Besson dans l'après-midi, en marge d'une réunion avec les grandes fédérations industrielles françaises.
"Areva va envoyer au Japon deux de ses experts qui travaillent actuellement au CEA de Marcoule et qui sont des experts de la récupération et du traitement d'eau radioactive", a-t-il ajouté.
"Nous sommes prêts à leur envoyer autant d'experts que nécessaire pour les appuyer dans la situation difficile dans laquelle ils sont", a affirmé le ministre.
Areva a indiqué à l'AFP avoir "des échanges nombreux avec Tepco pour fournir au fur et à mesure les expertises qui leur sont utiles".
EDF, en partenariat avec Areva et CEA, avait déjà annoncé le 18 mars l'envoi au Japon de 130 tonnes de matériel spécialisé, dont des robots capables d'intervenir à la place de l'homme en cas d'accident nucléaire.
M. Besson a jugé que la situation sur place, où des fuites radioactives ont été relevées, était "extrêmement critique".
"On a du mal à savoir quelle est très exactement la situation", a déclaré le ministre, qui a ajouté que "quand il y aura le retour d'expérience" des groupes français, "on en saura plus".
Du plutonium a été détecté dans le sol à cinq endroits de la centrale de Fukushima Daiichi (Numéro Un), dans le nord-est du Japon, qui est située sur la côte Nord-Est du Japon, face à l'océan Pacifique, zone touchée par le séisme et le tsunami qui ont frappé le pays le 11 mars, faisant plus de 10.000 morts et plus de 16.000 disparus.